Shopping: qui sont les grands absents à Bruxelles?
Apple ouvre ce samedi 19 septembre son Store bruxellois. Une arrivée qui fera des heureux. D’autres consommateurs, fans eux aussi de géants internationaux, déplorent encore l’absence de leurs logos favoris à Bruxelles. Relevé non exhaustif.
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- Publié le 19-09-2015 à 07h13
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Avec l’arrivée de l’Apple Store, Bruxelles se place un peu plus sur la carte du shopping international. Ces derniers mois, la capitale a accueilli coup sur coup les enseignes Primark et Marks & Spencer, deux géants de la distribution qui, avec les ordinateurs à la pomme, manquaient jusqu’ici à ses rues commerçantes.
Ces trois enseignes, comme d'ailleurs Abercrombie & Fitch, Urban Outfitters ou Starbucks, arrivés un peu plus tôt, constituent de réelles «attractions shopping» comme l'explique Arnaud Texier, directeur de l'agence bruxelloise du commerce Atrium, le genre de marques propres à attirer «touristes et Belges qui ne fréquentent pas Bruxelles d'habitude».
Mais Bruxelles n’est pas encore Time Square. Et d’autres poids lourds pesés en milliards d’euros de chiffre d’affaires restent muets aux appels bruxellois (sur Facebook). Deux d’entre eux ont accepté de confier à L’Avenir les raisons de cette absence. Et comme par hasard, il s’agit de deux acteurs qui se sont récemment mis à bouger sur le marché belge: le fast-food sucré Dunkin’ Donut (6,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2012) d’une part, qui prépare sa venue, et le géant de l’habillement japonais Uniqlo (11,59 milliards de dollars en 2013-2014) qui ouvre à Anvers le 5 octobre. Nos autres sollicitations sont restées sans réponse.
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Dunkin’ Donuts: «Nous cherchons un partenaire franchisé»
Pourquoi n’êtes-vous pas présent à Bruxelles?
Jeremy Vitaro, vice-président du développement international de Dunkin’ Donuts: «Nous cherchons actuellement des «master-franchisés» avec une expérience profonde du marché de la restauration pour développer la marque en Belgique. Le candidat devra avoir la passion pour notre marque, la bonne expérience et les ressources pour développer le marché. Pour l’instant, nous ne sommes pas en discussion avec un candidat spécifique en Belgique. Mais nous sommes optimistes: nous en trouverons plusieurs dans un futur proche».
Comment décririez-vous l’intérêt de Bruxelles, ses forces et ses faiblesses?
Jeremy Vitaro: «L’industrie de la restauration a grandi et s’y est diversifiée ces dernières années. Ça représente une solide opportunité de développement pour nous. Nous y avons identifié une population en croissance, jeune et sophistiquée, qui nous permet de croire au succès si nous nous y lançons. Nous sommes confiants: avec le bon franchisé, une sélection prudente d’implantations, le bon modèle et le bon menu, nous pouvons réaliser une solide entrée sur ce marché».
Quand comptez-vous débarquer à Bruxelles?
Jeremy Vitaro: «Comme je vous l’ai dit, nous cherchons toujours un franchisé pour nous développer à Bruxelles dans les prochaines années. On attendra jusqu’à trouver le candidat parfait. Tout ce processus est difficile à déterminer sur un calendrier. mais vu notre succès en Europe, nous espérons que ça arrivera dans un futur proche».

Uniqlo: «Anvers est au premier plan de la mode»
Pourquoi Uniqlo a-t-elle décidé de s’installer en Belgique?
«L’ouverture d’un magasin à Anvers marque le début de l’expansion d’Uniqlo dans le Benelux. L’objectif de la marque, à travers ses points de vente dans les principales métropoles du monde, consiste à devenir numéro 1 parmi les détaillants de mode. En Europe, Uniqlo est déjà présent au Royaume-Uni depuis 2001, en France depuis 2007 et en Allemagne depuis l’an dernier, sans oublier la Russie, où il a ouvert un magasin en 2010. Anvers apparaît comme une étape cruciale et représente un marché attractif pour la marque».
Pourquoi Uniqlo n’est-elle pas encore présente à Bruxelles?
Uniqlo a privilégié Anvers pour son premier magasin dans le Benelux parce qu’il s’agit d’une ville au premier plan de la mode, avec un fort potentiel de consommateurs férus de mode. Anvers joue donc le rôle de «porte d’accès» sur le Benelux.
Uniqlo prévoit-elle un magasin à Bruxelles dans les mois ou les années qui viennent?
Pour l’instant, Uniqlo ne caresse aucun projet concret d’ouverture d’autres magasins dans le Benelux. Mais sitôt que le point de vente anversois nous aura permis de consolider notre position, la marque envisagera d’autres projets d’extension.
Quelques autres grands absents

Burger King
Burger King (1,97 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2012), c'est un peu l'arlésienne de la distribution bruxelloise. Mais comme il est difficile pour la capitale d'avoir plusieurs clubs en D1, le fast-food sait qu'il est quasi impossible de jouer des coudes dans la rue Neuve pour concurrencer Quick et McDo, très bien implantés chez nous. Ce qui n'empêche pas les fans de réclamer à cor et à cri la venue des hamburgers «made in Miami» depuis des années. Le groupe Facebook qui centralise les affamés de Burger King compte en effet 44300 gourmands frustrés.

Gap
Dès qu’on pose la question aux «modeux», il semble qu’un grand absent fasse l’unanimité: Gap. Le monstre du prêt-à-porter, dont le chiffre d’affaires ne cesse de grimper pour atteindre 16,1 milliards en 2014, compte pourtant plus de 3750 magasins dans le monde. La France est même le 6e marché du Californien avec près de 40 échoppes. Pour se satisfaire, l’amateur belge doit donc passer la frontière. Ou commander sur internet puisque gap.eu livre en Belgique. Mais n’y cherchez d’aide en français...

Sephora
Là aussi, l’unanimité est de mise: l’absence de Sephora semble constituer un vide sidéral sur le marché belge du cosmétique. Depuis 1997 et le rachat par LVMH, le leader français du cosmétique s’étend dans le monde entier. De 1000 points de vente en 2007, Sephora est passé à 1900 en janvier 2015. D’après la presse française, son but est d’atteindre 5 milliards de chiffre d’affaires d’ici 2019. Alors, pourquoi pas Bruxelles? Sans doute en raison d’une concurrence importante sur le créneau avec des enseignes bien implantées comme Ici Paris XL, Kruidvat ou Di. Pour se fournir sans passer le Quiévrain, là encore, il reste internet.

KFC
Comme pour Burger King, mais dans une moindre mesure, Kentury Fried Chicken semble manquer aux gastronomes (hum!) belges et Bruxellois. Plusieurs groupes (atteignant au total quelque 11.000 membres) tentent le coup sur Facebook. Mais le second fast-food mondial (derrière McDo) reste aussi inerte qu'un poulet de batterie face à ces appels. On s'en étonne puisque Le Monde affirme en 2013 que la France, avec 3 millions d'euros de chiffre d'affaires par resto, est le pays le plus rentable pour la fameuse enseigne au moustachu. 150 KFC y sont ouverts. Mais Bruxelles a de son côté sa star locale du nugget: Hector Chicken, fast-food ixellois, compte 6 enseignes dans la capitale. Dont une à la Toison d'Or, à deux pas de l'Apple Store.

Et les supermarchés?
Alors que le leader du surgelé français Picard grandit de plus en plus à Bruxelles, d’autres logos familiers du Belge lorsqu’il voyage en France en sont absents. Pensons à Auchan et Leclerc, très fréquentés par les Belges dans nos régions frontalières. Ou à Monoprix, dont le concept gourmet et urbain s’implante peu à peu au Luxembourg. Une fois encore, la très forte implantation de distributeurs belges historique bloque une bonne part de l’échiquier. Delhaize ou Colruyt, voire Delitraiteur dans une gamme un peu plus chic, cadenassent nos rues.