L’incendie lui a rendu la vie plus belle…
Trois ans après l’incendie de sa maison à La Bruyère, Françoise Knockaert raconte dans un ouvrage comment la solidarité l’a remise à flot.
- Publié le 25-08-2015 à 06h00
Du SEL sur le feu. Quand la solidarité change les couleurs de la vie. Dans cet ouvrage fraîchement paru aux Éditions L'Harmattan, dans la collection «Récits et Témoignages», Françoise Knockaert raconte à quel point les gestes de solidarité lui ont permis de reprendre goût à la vie après l'incendie de sa maison.
L’incendie est l’élément déclencheur et le début de ce livre, mais ce n’est pas l’essentiel du récit?
Non, loin de là. C’est vrai que j’étais tellement effondrée de ce qui m’était arrivé que l’écriture était un peu le refuge. J’ai commencé mes premières pages très vite après l’événement, alors que mon fils me logeait en attendant mieux. J’étais sous le choc à ce moment-là. Mais j’ai toujours eu envie d’écrire et ça m’a aidée à passer à l’action.
Vous vous penchez longuement sur l’aspect solidarité. C’est ce qui vous a sauvé?
Oui, car j’étais démunie, je venais de vivre une période difficile et la destruction d’une bonne partie de ma maison était le coup de grâce. Je faisais partie du SEL (système d’échange local) de Beauvechain. J’ai envoyé un appel à l’aide par ce biais et j’ai reçu, dès le lendemain, des dizaines de réponses, pour la plupart de gens que je ne connaissais pas. Ça m’a beaucoup touchée.
Pourquoi ne pas avoir préféré demander l’aide de la Commune?
Je n’avais pas envie d’être seule dans un logement d’urgence, j’avais envie de me sentir entourée, même par des gens que je ne connaissais pas. Cela m’a fait du bien. Ces gens m’ont proposé de partager leur vie quotidienne, parfois une semaine, parfois un mois, c’était réconfortant. En même temps, je restais dans la région, près de ma maison, j’ai pu suivre de près les travaux de réparation.
Quelques jours après l’incendie, vous avez publié dans notre journal une lettre de remerciements aux pompiers. Pourquoi?
J’ai été émue de voir comment ces gens, qui sont des volontaires à Jodoigne, risquent leur vie pour une inconnue. C’est rare de les remercier publiquement, mais c’est important pour moi.
Cet ouvrage est encore une manière de dire merci?
Absolument! Il y a eu des centaines de petits gestes, de mots, de la part de personnes qui m’ont tendu la main, parfois des inconnus, des gens comme cet homme qui m’a proposé de m’asseoir dans sa voiture pendant que le sinistre avait lieu. Je ne sais pas qui c’est. Je n’ai jamais pu le remercier.
Votre livre, c’est aussi une réflexion sur notre mode de vie et nos valeurs…
Pendant six mois, j’ai vécu avec cinq sacs, que je trimballais d’habitation en habitation. J’ai pris conscience qu’on pouvait vivre autrement, avec beaucoup moins. Beaucoup de ce que nous possédons nous alourdit. Ça a changé ma manière de vivre aussi. Il y a un avant et un après, je l’ai très vite compris.
À vous entendre, c’est presque une expérience de vie positive…
Je ne voudrais plus jamais revivre ça, mais je suis contente de l’avoir vécu.
«Du SEL sur le feu», de Françoise Knockaert, Éditions L’Harmattan (257 pages), www.francoiseknockaert.com.