La tour de l’église Sainte-Renelde se dévoile

La tour de l’église Sainte-Renelde à Saintes est facilement reconnaissable. Et si elle est imposante, c’est pour mieux guider les pèlerins.

L'imposante tour de l'église Sainte-Renelde, à Saintes (Tubize), domine les environs. « C'est une église de pèlerinage : il est donc important de la voir de loin. C'est pourquoi la tour est si haute et massive. C'est pourquoi aussi l'édifice est disproportionné par rapport au besoin de la population, explique Luc Delporte, le conservateur du Musée de la Porte, à Tubize. La tour est de style gothique tournaisien reconnaissable avec ses quatre tourelles d'angle. Ici à Saintes, les pans de ces tours sont droits à la base et arrondies au niveau de l'horloge. C'est un style épuré, tardif et peu travaillé. »
De l'extérieur, on peut remarquer qu'elle est légèrement penchée. « On voit que dès le milieu, les constructeurs ont corrigé ce défaut. Ça a causé pas mal de déboires au début avec des pierres qui tombaient, etc. Mais maintenant, la tour ne bouge plus. »
Une tour qui n'est pas une tour de défense, un donjon. « C'est un mythe, sourit le conservateur. Toutefois, à l'étage, se trouvait un grand coffre avec les archives et les finances de la Commune mises dans des sacs de toile ou de peau. À l'intérieur de l'église, elles étaient bien protégées. »
Si ce coffre n'y est plus, Luc Delporte, avec la bénédiction du père Jan Pomianek, le curé de la paroisse, nous a fait découvrir la tour construite au XVIe siècle.
Après avoir passé une lourde porte en bois ouverte avec une grosse clé comme on n'en fait plus, un étroit escalier à vis en pierre permet de grimper au premier étage, non sans passer avant par le balcon où se trouve l'orgue. De quoi se rendre compte que le musicien qui active l'instrument a une vue imprenable sur l'assemblée.
Des pièces de l'ancienne horloge
Là, un vitrail poussiéreux diffuse une lumière douce. Sur l'appui de fenêtre une pièce attire l'attention. « Il y a ici des pièces de l'ancienne horloge mécanique. Un jour, elles seront peut-être très intéressantes au point de vue archéologique. C'est donc bien qu'elles restent là. » C'est là aussi qu'une petite porte donne accès à la charpente du toit de l'église.
Mais le regard se porte vers les hauteurs. On peut remarquer qu'auparavant, il y avait un étage supplémentaire. Des culots en pierre sont aussi visibles mais les arcs n'ont jamais été construits. « Peut-être, y avait-il l'idée de faire une deuxième voûte. » Mais surtout, il y a ce beau beffroi en bois qui soutient les trois cloches de l'église. « Cette structure soutient les cloches. Celles-ci provoquent des vibrations quand elles sonnent. Si elles étaient directement reliées aux murs, ces derniers pourraient s'effondrer. Le beffroi permet d'amortir ces vibrations », précise Luc Delporte.
Une volée d'escaliers en bois amène vers les trois cloches de l'église qui ont été refaites après la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands les avaient retirées pour les fondre et en faire des obus…
Il y a quelques années, la plus grosse cloche, qui était fêlée, a été réparée en Allemagne. Désormais, les cloches permettent à Saintes de vivre à la bonne heure.

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