Investigations dans la terre d’Hougoumont
Durant deux semaines, une équipe internationale de cinquante personnes a exploré les sols dans le secteur d’Hougoumont. Ce chantier s’achève.
Publié le 30-07-2015 à 06h00
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Les fouilles menées cet été sur le site de la ferme d’Hougoumont, sur le champ de bataille de 1815, dans le cadre du projet international «Waterloo Uncovered», se terminent ce jeudi soir. Ce projet commun est mené par le Service public de Wallonie (plus particulièrement la Direction de l’Archéologie-DGO4 Brabant wallon), l’université de Glasgow, l’université de Dundee, l’université de Gand, LP Archeology (groupe d’archéologues britanniques professionnels) et divers experts et bénévoles. Il intègre aussi, dans le cadre de l’«Operation Nightingale» britannique, des vétérans de l’armée d’Outre-Manche souffrant de troubles de stress post-traumatique réhabilités via la pratique de l’archéologie. Le projet se poursuivra les saisons prochaines.
«Il s'agit en fait des premières réelles fouilles menées sur le champ de bataille, indique Dominique Bosquet, de la DGO4 BW, responsable de la campagne. Archéologue de 52 ans, l'homme est surnommé «Monsieur Waterloo» et est devenu un spécialiste de l'archéologie sur le champ de bataille depuis sa découverte il y a quelques années du premier corps complet d'un combattant, désormais exposé au Mémorial 1815. Ces fouilles étaient programmées depuis un moment. Elles sont en quelque sorte préventives car les engins agricoles endommagent forcément du fait de leurs passages répétés la couche d'environ 30 cm qui abrite précisément les restes de la bataille, étant donné qu'elle remonte à deux siècles. L'érosion a aussi joué. Les fouilles ont débuté en avril dernier par une prospection géophysique du secteur d'Hougoumont, de manière à en repérer des anomalies dans le sol. À l'aide de systèmes de détection, on a pu examiner en quatre jours une dizaine d'hectares. Cela a permis de déterminer les endroits où il serait intéressant de creuser. Mais on n'a ensuite pu mener seulement trois jours et demi de fouilles manuelles. Cet été, on dispose de deux semaines. On a ouvert des fenêtres à la pelleteuse et poursuivi au détecteur de métaux et à la main. Tout se termine ce jeudi, demain on rebouche jusqu'à la prochaine fois. On est partis pour au moins cinq années de recherches. Outre Hougoumont, on investiguera aussi du côté de la Haie-Sainte et de la crête de la route du Lion, près de la N5.»
Étaient ainsi depuis quinze jours présents sur le terrain une cinquantaine de Belges, Britanniques et Hollandais. Outre Dominique Bosquet et trois étudiants en archéologie de l’UCL et de l’ULB, on comptait aussi des étudiants de l’université d’Utrecht, le spécialiste de l’archéologie des conflits et des champs de bataille de l’université de Glasgow Tony Pollard, des détectoristes (utilisateurs de détecteurs de métaux), des militaires britanniques en congé dont le major Charlie Foinette des Coldstream Guards, le gestionnaire de l’«Operation Nightingale» Mark Evans, et des vétérans de l’armée britannique (dont certains jadis blessés en Afghanistan).