Ça sent le brûlé pour les cochons
L’Auditeur du Conseil d’État vient de remettre un avis qui vise à annuler le permis accordé par le ministre pour la construction d’une porcherie à Acosse.
- Publié le 24-07-2015 à 07h56
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Dans la saga du projet de porcherie dans les campagnes d’Acosse, l’Auditeur du Conseil d’État vient de rendre son avis. Et il donne raison à la Commune qui, en janvier dernier, avait demandé l’annulation du permis délivré par le Ministre cdH Di Antonio. La Commune, elle, avait refusé d’octroyer le permis. Un permis de la Région wallonne qui permettait à Angélique Minne et son compagnon Stéphane Masuy de construire une porcherie dont la production en circuit fermé doit engraisser annuellement jusqu’à 5 500 porcs.
Par contre, l’unité de biométhanisation avait été refusée par le ministre. Et c’est entre autres ce refus qui justifie, pour l’Auditeur, l’annulation du permis. C’est que la biométhanisation devait réduire les nuisances liées au lisier. «La motivation de l’acte et les conditions qui l’assortissent ne permettent pas de s’assurer que, compte tenu des aménagements prévus, les nuisances, liées notamment à l’épandage du lisier et aux odeurs, resteraient dans les limites acceptables pour le voisinage, écrit Luc Donnay, Auditeur au Conseil d’État. Il est proposé d’annuler l’acte attaqué.»
Si le Conseil d’État suit l’avis de son Auditeur, le permis serait annulé.
Le Ministre peut alors décider de suivre cet avis, mais peut aussi donner un nouveau permis en présentant de nouvelles motivations.
Détruire ce qui a déjà été construit?
S’il y a annulation, le couple de jeunes agriculteurs se retrouverait obligé de redémarrer toute la procédure, sans oublier une étude d’incidences. Un parcours administratif qui devrait durer au moins 18 mois.
Un obstacle de plus pour Angélique Minne et son compagnon. D’autant qu’ils avaient déjà lancé la préparation des travaux de construction. Une construction qu’ils espéraient achever cette année. Mais quand les premières chaises de terrassement étaient apparues en avril dernier, la Commune avait immédiatement introduit une suspension en urgence. Un recours non suspensif. Et les travaux se sont donc poursuivis à vitesse modérée. «C’est mon projet de vie, ma passion et on nous met un nouveau bâton dans les roues, commentait à l’époque Angélique Minne. On est abattu mais on n’arrêtera pas notre projet de vie.»
Si le permis est annulé, les constructions déjà réalisées devront être détruites. Reste à voir ce que le Conseil d’état et le Ministre décideront dans les prochains mois.