Pour leur famille et celles des autres
Ils produisaient des légumes pour leurs sept enfants et ils ont voulu voir plus grand. Patricia et Olivier sont donc passés pros.
Publié le 14-07-2015 à 08h28
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Tout a démarré avec des surplus du potager familial, en 2012. Patricia et Olivier Pierret-Stevens avaient agrandi le potager de leur ferme de la Gagière, à Tronquoy, à la demande de l’épicerie du Centre, à Neufchâteau, qui souhaitait vendre local, durable et bio. Et ceux qui ont goûté aux légumes de Tronquoy en ont redemandé!
Le projet a donc germé d’étendre la production pour apporter une diversification à cette ferme bio dont la première production est la viande. Une viande qui garnit les frigos de la chaîne Delhaize, via la coopérative GVBOB, pour groupement de viande biologique d’origine belge. Cette coopérative, qui regroupe une cinquantaine d’engraisseurs, est basée à Libramont.
Aujourd'hui, 60 ares sont dévolus aux légumes, pomme de terre et carotte en tête, de façon à étaler des recettes toute l'année. «Les carottes se récoltent en septembre, octobre, développe Olivier Pierret, et on a jusque janvier pour les vendre. »
Et puis ces cultures-là sont plus faciles à conduire, avec un peu de mécanisation pour la préparation du sol, ou en passant une herse étrille. «J'ai essayé les carottes en buttes, mais elles poussent plus facilement et deviennent longues comme celles cultivées dans du sable. Or, ce qui plaît aux gens, ce sont les carottes qui poussent dans la terre d'Ardenne, plus courtes, plus irrégulières, et elles ont bien plus de goût. Et puis la carotte est une plante fragile quand elle est jeune, il vaut mieux passer à la main qu'à la machine!» Autre avantage des patates et des carottes, on peut les cultiver en plein champ.
Le bon légumeau bon moment
Derrière la ferme, viennent des légumes plus fragiles, plus délicats, sous tunnel ou en plein air. Oignons, courgettes, aubergines, potirons, potimarrons, différents choux, des poivrons, des aubergines, des concombres, des poireaux. Là, c’est le domaine de Patricia. Elle qui a toujours bien aimé jardiner a même quitté son boulot de bureau pour consacrer son temps aux plantes.
Pour en arriver là, les maraîchers tronquoysiens sont passés par des essais pour déterminer ce qui marche bien, et ils ont appris à répondre aux demandes des clients: anticiper les légumes de potagers et l’absence des familles parties en vacances en produisant le plus tôt possible, et continuer à produire et à vendre quand les potagers s’essoufflent. C’est ainsi que les serres sont indispensables.
«Et puis ces légumes-là sont plus difficiles, on n'a que quelques jours pour les vendre», souligne Patricia Stevens. Sans oublier qu'il faut y être tous les jours, entretenir et récolter, surveiller l'arrivée d'une maladie ou d'un prédateur et réagir «bio». «Il faut presque tout entretenir à la main, surtout quand c'est sur butte», constate-t-elle.
Mais tout cet ouvrage a du bon: le retour positif des clients, la fierté du bon boulot. « Avec le bio, on réapprend l'agronomie, on s'intéresse plus à notre métier depuis qu'on est passés en bio, constate Olivier Pierret avec satisfaction. Les clients nous attendent… »
0473 82 56 02; patriciaetolivierpierret@live.be