Un piétonnier semé d’embûches
Le piétonnier du centre bruxellois est lancé lundi. Après une inauguration festive. Il ne fait pas l’unanimité. Le quartier craint trafic et boucan.
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Publié le 27-06-2015 à 07h40
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Il n’était pas content, Yvan Mayeur, quand on lui a demandé son opinion sur ces opposants qui assimilent «son» piétonnier à un parc d’attractions du type Eurodisney. Mais alors, pas du tout.
«C'est n'importe quoi! Ces critiques sont d'un conservatisme dépassé. La culture Disney, ce n'est pas notre culture. Le Beursschouwburg, l'AB, la Monnaie, le Théâtre National, les Riches Claires, ce n'est pas Disney», nous prend au mot le bourgmestre de Bruxelles (PS). «Ce sont des slogans de gens malveillants qui ne veulent pas de notre projet».

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Pourtant, dire que le piétonnier que la Ville de Bruxelles lance ce lundi 29 juin ne fait pas l'unanimité relève de l'euphémisme. «Ce que craignent les riverains, ce sont des Plaisirs d'Hiver toute l'année. Ou le "Beer Temple" qui doit attirer des touristes de partout. Ou ce piétonnier entouré de voitures. Ou le refus de s'engager pour des activités qui s'arrêtent à minuit», énumère Marie-Anne Swartenbroeckx, membre de la Plateforme Pentagone, regroupant 25 associations et comités de quartier opposés au Plan Mobilité qui entoure le piétonnier à un «mini-ring», boucle de desserte voiture en sens unique.
Mayeur demande du temps. Et qu'on lui laisse sa chance. Niant tout «argument rhétorique», il tend la main à la contestation. «Nous voulons une ville conviviale, où tout le monde aura sa place. Il faut arrêter de colporter tout ça».
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Ce n'est pas son appel du pied à la Fédération Wallonie-Bruxelles, qu'il souhaite voir «réinvestir les lieux culturels comme le Pathé Palace ou le Variété plutôt que de déserter le centre», qui va rassurer les opposants.
Quant aux conséquences du piétonnier et du «mini-ring», dont les travaux d'aménagement seront lancés après l'été pour 2 ans, elles se mesureront dès lundi. «Sans études préalables», raille la Plateforme Pentagone. Qui, dans les caricatures lancées vendredi, affuble politiciens rouges et bleus de masques à gaz.