La Lambada du bourgmestre-fermier d'Ittre
Bourgmestre d’Ittre, Ferdinand Jolly gère une exploitation agricole qui ouvre ses portes ce week-end. L’occasion de découvrir la Lambada…
Publié le 27-06-2015 à 09h37
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La Lambada, c'est le produit vedette des Vergers Micolombe. Elle fait même fureur sur les hauteurs d'Ittre le long de la route qui va vers Braine-le-Château où un chalet a été installé pour la vendre: «Durant toute la saison des fraises, qui se termine, ça n'arrête pas», constate Ferdinand Jolly qui exploite les vergers, situés quelques dizaines de mètres plus haut, avec son fils. une nouvelle preuve qu'avec des produits de qualité, le circuit court, ça marche.
Ferdinand Jolly est aussi le bourgmestre d'Ittre depuis 2012. Il avoue que c'est surtout son fils qui est sur le terrain pour le côté «ferme»: «Je n'en ai plus beaucoup le temps, souligne-t-il. Mais je donne quand même des coups de main quand il le faut comme pendant les moissons où je prends les commandes de la moissonneuse-batteuse en fin de journée et jusqu'aux petites heures du matin. Comme ça, les autres (NDLR: ses trois ouvriers notamment) peuvent se reposer.»
À côté des fraises, Ferdinand Jolly cultive en effet des céréales, la pomme de terre, la betterave… «Pour cela, je loue des bâtiments à la Ferme du Pré à Haut-Ittre et c'est là que j'accueillerai les visiteurs à l'occasion de Fermes ouvertes. Cette manifestation nous permet de faire découvrir nos produits mais aussi ce qu'on fait en matière de biodiversité au travers de l'agroforesterie notamment (voir ci-dessous).» Car pour Ferdinand Jolly, s'il veut s'en sortir, l'agriculteur doit se diversifier: «Il faut faire de la valeur ajoutée en vendant directement au consommateur. Les gens apprécient de plus en plus les circuits courts mais il faut leur proposer de bons produits.»
Se diversifier, pour Ferdinand, c’est presque naturel. En 1984, il reprend l’exploitation familiale; en 2000, il se présente pour la première fois aux élections et est élu conseiller communal; en 2001, il devient échevin des Travaux pour se retrouver dans l’opposition en 2006. Un pas en arrière et une petite traversée du désert salutaire puisqu’en 2012, il accède au mayorat.
C'est d'ailleurs dans son bureau de bourgmestre à la maison communale qu'il nous a reçus, bureau qui domine l'ancien centre géographique de la Belgique: «Cultivateur et bourgmestre? Il faut être très disponible et ne pas compter ses heures mais ce sont deux superbes métiers. Avant d'arriver dans la politique, j'ai fait mes armes au sein du pouvoir organisateur d'une école libre de la commune. Là, j'ai été confronté à la concertation dans le cadre du développement d'un projet. Puis, j'ai présidé la CCAT et là aussi, j'ai pris beaucoup de plaisir. C'est ainsi que j'en suis venu à me présenter aux élections.»
Pour lui, il est important que les agriculteurs puissent être présents au sein d'un collège communal: « Les agriculteurs sont très attachés à la ruralité et sont souvent très au fait des activités au sein d'une commune et, ici, à Ittre, les fermes ont toujours été très accueillantes pour des manifestations comme les grands feux. D'ailleurs, avant Fermes ouvertes, il existait une Journée des fermes à Ittre. Elle était organisée par le centre culturel.»
Des fermes, il en reste dix-huit dans la commune: «On a eu des années difficiles et ce n'est pas terminé. Les prix des céréales et des pommes de terre diminuent et que dire du prix du lait.»