Huit minutes pour lever 100.000 € et faire fuir les acariens
Huit minutes, c’est le temps qu’il aura fallu à une société bruxelloise, pour lever 100.000€ via un système de financement participatif.
Publié le 02-06-2015 à 07h00
:focal(523x310:533x300)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AMHECDHSRRBK3KCIHEIN5G67N4.jpg)
Le crowdfunding, c’est ce mode de financement participatif qui fait appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet.
Si habituellement, les entreprises se laissent un temps assez long pour réunir la somme suffisante. Acar’Up, une société bruxelloise qui produit une solution innovante contre les allergies aux acariens (voir par ailleurs) a-elle décidé de compliquer la chose quelque peu et de se donner une seule petite heure pour réunir 100 000 euros. Le but de cette récolte? Promouvoir plus encore leur produit phare, en Flandre notamment.
«Ce n'est pas la première fois que nous lançons une telle levée de fond, note Pierre Buffet, cofondateur de Acar'Up. En 2013, pour réunir la même somme lors de la création de notre entreprise, il nous avait fallu 19 jours. Le crowdfunding arrivait seulement en Belgique, désormais il se développe de plus en plus, nous avons donc décidé sortir du lot. »
Il est 12h30 quand, dans une petite salle de réunion d'un building bruxellois, le compteur se met en route. «Nous avons évidemment prévenu tous ceux qui nous suivent depuis le début , tout ça ne se fait évidemment pas au hasard », reprend le CEO de l'entreprise belge.
Rapidement, telle la vente des billets de concert de votre rockeur favori, le compteur s’affole. Les deux premières minutes ne sont pas encore dépassées que 17 investisseurs, pour un montant de 26 500€ se sont déjà fait connaître. Il ne faut finalement que huit minutes pour atteindre et même dépasser la barre fatidique.
Et si le compteur continue de grimper, il est finalement arrêté à un peu plus de 140 000 euros. « Juridiquement, nous n'avons pas le droit de dépasser 100 000 euros, précise Guillaume Desclée, de MyMicroInvest, la société de crowdfunding qui gère cette levée de fond. Il y aura donc malheureusement des déçus, seuls les premiers investisseurs à payer réellement seront retenus. »
Derrière cette levée de fond digne d'un des meilleurs sprints d'Usain Bolt se cache un phénomène qui se développe de plus en plus en Belgique. «Nous réalisons régulièrement des soirées de ce genre avec trois ou quatre entreprises, reprend Guillaume Desclée. Mais, avec une seule, atteindre le montant en si peu de temps est du jamais vu. »
S'il est possible de trouver des financements participatifs en tout genre sur internet, dont la plupart proviennent évidemment des États-Unis, le Belge commence lui aussi à se faire à l'idée. « Les gens apprennent à connaître le concept, mais n'ont surtout plus peur de participer, ajoute le cofondateur de MyMicroInvest. On sent une grosse accélération depuis quelques mois. Nous comptons actuellement une basse de donné de plus de 23 000 membres (NDLR: Il existe également d'autres plateformes du même type). Les gens commencent tout doucement à se rendre compte qu'il est possible de soutenir des entreprises belges. C'est en quelque sorte une Silicon Valley belge et interactive. Et ce n'est que le début. »
La solution pour piéger les acariens ?
C’est en 2013 qu’Acar’Up, après une première opération de crowdfunding, a fait son apparition sur le marché. «Notre produit est la solution pour lutter contre les allergies aux acariens, note Pierre Buffet, l’un des cofondateurs du produit. Il s’agit d’un concept super innovant qui fait l’inverse des produits concurrents. Ici, le but est d’attirer les acariens avec une solution pour ensuite mieux les éliminer. Il s’agit en plus d’un principe tout à fait bio et vraiment plus efficace. C’est cliniquement prouvé.»
Concrètement, Acar’Up est un piège à acariens. Il s’agit tout d’abord d’un tissu spécifique, tissé de manière particulière, qui supporte bien les lavages en machine. Tout a été étudié, jusqu’à sa couleur, pour permettre aux acariens de grimper plus facilement dessus. Aspergé d’une solution spéciale, il va attirer par l’odeur les petites bêtes. Il suffira alors d’un lavage en machine pour s’en débarrasser à 98%.