Verviers : Cédric, 14 ans, autiste, tabassé pendant plus d’une heure
Le jeune Cédric, autiste, a été tabassé et fouetté avec des orties et des ronces pendant plus d’une heure ce mercredi en début de soirée.
Publié le 30-05-2015 à 06h00
Incompréhension, choc, souffrance. Les larmes coulent sur le visage de Geneviève Leprince lorsqu'elle nous raconte ce qui est arrivé à son fils ce mercredi en soirée, vers 19 heures. «C'était de la violence gratuite, ils ne lui ont rien volé. C'est de la méchanceté pure et simple, c'est monstrueux. C'est vraiment très dur pour toute la famille. J'ai peur que la police ne les retrouve pas ou qu'ils ne soient pas punis car ils sont mineurs. Comment peut-on se mettre à trois et tabasser un jeune de 14 ans?»
La maman de Cédric s'est inquiétée lorsqu'elle n'a pas vu son fils revenir de balade à l'heure prévue ce mercredi. «Il est autiste et la psychologue nous a conseillé de l'aider à sortir de la maison pour qu'il puisse acquérir une certaine autonomie parce que c'est un enfant qui ne se sentait bien qu'à la maison, protégé. Il était déjà allé faire un tour à vélo avant et tout s'était bien passé. Ici, ça ne va pas l'aider à reprendre confiance en lui.» Cédric ne veut effectivement plus sortir de chez lui (voir cadrée ci-contre). «Il a peur de se faire frapper à nouveau.»
«Il n'a rien fait , assure Geneviève Leprince. Il était au niveau de la bulle du hall des sports en Gérardchamps. Ils l'ont traîné derrière, dans une petite allée où on ne pouvait pas les voir. C'est très dur à raconter. Ils l'ont frappé, giflé, jeté dans les orties… Ils lui ont soulevé le pull pour bien pouvoir le frapper avec des ronces…» Le jeune Verviétois aurait même été filmé ou pris en photo par ses agresseurs. «Il a entendu le clic d'un appareil photo et vu un flash.»
«Ils disaient aussi qu'ils étaient des djihadistes, selon mon fils. Mais lui ne les connaissait absolument pas, il ne les avait jamais vus.» C'est tremblant, dans un état de choc, que Cédric a réussi à rentrer chez ses parents lorsque ses bourreaux l'ont finalement relâché. «Nous nous sommes rendus à la police pour aller porter plainte. Puis le lendemain chez un médecin qui a constaté les blessures. Cédric a aussi été auditionné à nouveau au palais de justice jeudi.»
Scolarisé à l'école spécialisée de la Communauté française, Cédric doit partir à la mer ce lundi, un événement positif, selon la maman. «Cela lui permettra de penser à autre chose. Mais comme c'est un enfant qui réagit différemment de nous, c'est difficile car on ne sait pas comment son esprit fonctionne et ce qu'il ressent intérieurement.»