Grande Guerre : un fonds d’archives sur la résistance
Le fonds de la commission des archives des services patriotiques traite des réseaux de résistance durant la Première Guerre mondiale.
Publié le 10-04-2015 à 06h00
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Le 2 mars 1916, Arthur Pollet, un ancien gendarme de Manage, écrit à sa femme: «Aie bien soin de notre cher Robert, aie bon courage. Pense souvent à moi. Et vous, toute la famille, ne m'oubliez pas. J'ai reçu les sacrements. Bon courage à tous. J'en ai aussi. Je ne sais en dire plus. Adieu…». Quelques minutes plus tard, il est fusillé par un peloton d'exécution allemand sur la plaine de Casteau.
Ce témoignage d’un résistant de la Grande Guerre se trouve auprès de milliers d’autres dans les archives de la commission des archives des services patriotiques. Dès 1919, celle-ci rassembla des milliers de lettres, rapports ou témoignages destinés à garder une trace de l’action menée par les milliers de patriotes qui, durant la Grande Guerre, se lancèrent dans des activités d’espionnage, distribuèrent des journaux clandestins ou du courrier, cachèrent des soldats alliés ou aidèrent des jeunes hommes à quitter la Belgique.
D'anciens dirigeants de la Dame Blanche indiquèrent en quelque sorte la marche à suivre; ils avaient été chargés par la British Military Intelligence Commission, le bureau de liquidation des Services secrets britanniques, de dresser l'historique de leur organisation dans le but d'établir les mérites de chacun et d'avoir une vision claire de l'organisation et de son histoire.
Devant l’intérêt mémoriel d’une telle démarche, la commission des archives des services patriotiques établis en territoire occupé au front de l’ouest fut portée sur les fonts baptismaux.
Inventaire détaillé
Jusqu’il y a peu, ce fonds unique sur la résistance en Belgique et dans le nord de la France ne disposait que de listes sommaires qui rendaient les recherches très compliquées.
Désormais, il est doté d’un inventaire détaillé.
En outre, grâce au soutien du commissariat général à la commémoration de la Première Guerre mondiale et d’un partenaire privé, d’importantes parties du fonds seront numérisées prochainement. Elles permettront d’assurer la sauvegarde d’un fonds extraordinaire sur la vie dans les territoires occupés durant la Première Guerre mondiale.
Cet inventaire (que l'on doit à Anne Lannoye en collaboration avec Emmanuel Debruyne, Pierre-Alain Tallier, Hippolyte Bailly et Quentin Funck) sera en vente dans les prochains jours à la boutique des archives générales du royaume à Bruxelles (20€) ou via publicat@arch.be.
Il est également téléchargeable au format pdf via le site www.arch.be.