Les parties civiles dénoncent le cynisme d’Aythem Mannaï

Les parties civiles ont réclamé ce jeudi après-midi la culpabilité d’Aythem Mannaï devant la cour d’assises de Liège. Me Séverine Solfrini a soutenu que l’accusé a commis un vol. Il a ensuite fait preuve de cynisme et a tué Giovanni Cipriani en mettant le feu à son garage pour assurer l’impunité de son vol.

Les parties civiles dénoncent le cynisme d’Aythem Mannaï
BELGIUM ASSIZES LIEGE AYTHEM MANNAI ©BELGA

Les différents avocats représentant les membres de la famille de Giovanni Cipriani ont réclamé que l’accusé Aythem Mannaï soit déclaré coupable de vol, de meurtre et d’incendie volontaire pour expliquer les faits survenus le 16 décembre 2011 au garage Cipriani de Remicourt.

Pour Me Séverine Solfrini, le but poursuivi par Aythem Mannaï était de voler Giovanni Cipriani. Pour cette raison, il s’était fait déposer à 400 mètres de l’établissement pour ne pas être repéré. Aythem Mannaï a commis les faits avec froideur et a atteint son but avec cynisme. «Vous l’avez volé et frappé. Puis, vous l’avez laissé mourir en l’abandonnant aux proies des flammes, inconscient», a relevé l’avocate.

La partie civile estime que Aythem Mannaï a fait preuve de cynisme lors des faits. Il prétend ne pas avoir volé de billets dans le tiroir-caisse du garage Cipriani. Mais il a dépensé beaucoup d’argent le lendemain des faits. Selon Me Solfrini, le vol pourrait même être «crapuleux». Car si Aythem Mannaï n’a pas trouvé les billets dans le tiroir-caisse, c’est dans la poche de Giovanni Cipriani, allongé au sol, qu’il les a volés.

Me Solfrini a également évoqué les circonstances de l’incendie. Elle a souligné que le feu avait pris naissance de manière volontaire et non pas de manière accidentelle comme le prétend Aythem Mannaï. L’enquête a démontré qu’un bidon d’essence a été déplacé et ouvert tandis que son contenu a été répandu. De plus, Aythem Mannaï n’a tenté aucune manœuvre d’extinction de l’incendie et n’a pas fait appel aux secours. «Tout conduit, dans son attitude avant, pendant et après, à considérer qu’il ne s’agissait pas d’un événement imprévu, comme il tente de le faire croire», a indiqué Me Solfrini.

Un être fuyant et acculé

Après avoir atteint son but, Aythem Mannaï a donc décidé, selon les parties civiles, de réduire un homme au silence et de réduire son garage en cendres pour assurer l’impunité de son vol.

Pour Me Justine Manfredi, Aythem Mannaï n’a montré aucun remord, aucune émotion et aucune compassion à l’égard de sa victime. Cette avocate a demandé aux jurés de ne pas retenir de Giovanni Cipriani l’image d’un homme retrouvé mort calciné dans son garage mais tout ce qu’il représentait. «Giovanni Cipriani était un homme généreux et travailleur. Aythem Mannaï a détruit sa vie mais aussi toute une famille. Le garage de Giovanni Cipriani était aussi sa passion, indissociable de sa vie privée», a plaidé cette avocate.

Me Bernard André a décrit Giovanni Cipriani autour de ses qualités humaines. Il a relevé son rôle «d’assistant social» qui engageait des apprentis pour les aider mais aussi pour leur transmettre son savoir. Pour sa part, Aythem Mannaï était un être fuyant et acculé. Il avait déjà précédemment menacé d’incendier la maison d’un garagiste qui lui avait vendu une voiture qui ne lui convenait pas. «Sa principale caractéristique est le mensonge, inscrit dans son ADN. Il ne vit que par le mensonge. Mais personne n’est dupe de ses explications», a souligné Me André.

Pour le conseil du fils de la victime, Aythem Mannaï s’est rendu au garage Cipriani dans le but de voler car il était en recherche d’argent. Selon cet avocat, il y a eu une lutte dans le garage et Giovanni Cipriani était inconscient au moment où Aythem Mannaï a bouté le feu.

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