Dossier Cipriani: Aythem Mannaï conteste le meurtre et l’incendie volontaire
La cour d’assises de Liège a entamé ce lundi le procès d’Aythem Mannaï, un Français de 28 ans accusé d’un vol avec circonstance aggravante de meurtre et d’un incendie ayant causé la mort de Giovanni Cipriani, son ancien employeur. Mais l’accusé a contesté les faits et a présenté une version accidentelle pour justifier la mort de Giovanni Cipriani.
Publié le 12-01-2015 à 13h54
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Giovanni Cipriani, âgé de 55 ans, avait péri lors de l’incendie de son garage le 16 décembre 2011 en fin de journée à Pousset. Son ancien apprenti, licencié quelques jours auparavant, est suspecté d’avoir causé sa mort. Aythem Mannaï est accusé d’avoir commis un vol avec circonstance aggravante de meurtre et un incendie volontaire qui a causé la mort de la victime.
Lors de son interrogatoire par le président Philippe Gorlé, Aythem Mannaï a répondu à quelques questions relatives à sa personnalité et à son parcours. Né de parents tunisiens, il bénéficie de la double nationalité française et tunisienne. Sa scolarité a été chahutée car il n’appréciait pas l’école et il était indiscipliné. Il a ensuite versé dans une petite délinquance et a commis des dégradations et des vols. L’accusé a été victime d’un accident de moto en 2005.
Aythem Mannaï s’était installé avec sa compagne dans la région de Verlaine. Dans le cadre d’un stage de formation de mécanicien, il avait été engagé chez Giovanni Cipriani. Mais l’employeur se plaignait de son irrégularité au travail et de ses absences. Aythem Mannaï considérait pour sa part qu’il n’avait rien à apprendre au garage Cipriani. Giovanni Cipriani avait décidé de mettre fin à son engagement après deux mois de travail. Aythem Mannaï a contesté lui avoir ensuite adressé des messages de menace. Il a également contesté, pendant plus d’un an, avoir été lié aux faits qui ont causé la mort de Giovanni Cipriani.
«Je l’ai poussé et il est tombé»
Aythem Mannaï a reconnu qu’il s’est fait conduire à proximité du garage Cipriani par un ami proche le 16 décembre 2011. Il s’est présenté au garage vers l’heure de la fermeture. Il prétend qu’il a voulu discuter avec Giovanni Cipriani de son licenciement et du fait qu’il voulait justifier ses absences.
L’accusé a soutenu que c’est Giovanni Cipriani qui s’est énervé sur lui. Des insultes se sont échangées. «Il ne voulait pas arrêter. Je l’ai poussé et il est tombé. Il ne bougeait plus. J’ai vu des flammes. J’ai eu peur et je suis sorti», a annoncé Aythem Mannaï. L’accusé a contesté avoir utilisé un objet contondant, comme un arbre à cames (une pièce de moteur), pour assommer la victime.
Lors de l’enquête, Aythem Mannaï avait soutenu que l’incendie était accidentel. Il avait affirmé que Giovanni Cipriani avait bousculé un bidon d’essence et que l’incendie s’était ainsi déclaré. Alors qu’il disait ignorer la cause du début de l’incendie, Aythem Mannaï a modifié cette version des faits lors de son interrogatoire pour l’agrémenter d’une information inédite. «Je suppose que l’incendie s’est déclaré accidentellement à cause du mégot de cigarette que j’avais jeté cinq minutes auparavant», a-t-il soutenu.
Aythem Mannaï a toujours nié le vol d’argent au préjudice de Giovanni Cipriani. Trois ans après les faits, il a reconnu lors du premier jour du procès avoir dérobé des pièces de monnaie pour 250 euros. «Mais je n’ai pas volé de billet», a-t-il soutenu en contestant avoir volé plus de 1.300 euros. L’accusé n’a pas pu justifier comment il a pu disposer de sommes importantes au lendemain des faits pour réaliser des dépenses alors qu’il avait la réputation de vivre pauvrement.