L’art de créer à domicile, à Beaumont
Christophe Remacle prépare sa prochaine exposition tout en mettant la dernière main à son projet d’ouvrir son salon aux aspirants artistes.
Publié le 13-10-2014 à 06h00
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Le maître mot dont il aime caractériser ses compositions peut aussi s'appliquer à lui-même. «L'apparente simplicité», celle de ses œuvres picturales est aussi celle de Christophe Remacle.
À presque 40 ans, il est tout prêt de voir aboutir son projet de création d'un «salon d'artistes» dans le village où il a élu domicile depuis quelques années, Froidchapelle.
Il a débuté, au sortir de ses études de restaurateur de tableaux, dans le garage de ses parents à Rance, il y a une quinzaine d'années. Puis il a ouvert son atelier à Chimay, dans une demeure de caractère située sur la place du Chapitre où, déjà, il initiait jeunes et adultes à la peinture sur toile et aux techniques décoratives. En 2010, il migre vers Froidchapelle où une belle bâtisse du XVIIIe siècle lui offre un espace propice pour développer son projet. «La rénovation se termine, dit-il, et d'ici décembre, je pourrai y accueillir les personnes désireuses de découvrir ou perfectionner les techniques de peinture et les techniques décoratives pour réaliser des effets de faux bois, marbre, pierre, trompe-l'œil…»
Lors d'un stage en Sicile lors de ses études, il a appris à maîtriser d'autres techniques comme le» graffiti», l'original qui fait appel à la pose d'enduit, recouvert de couches colorées qu'on gratte ensuite, mais aussi la fresque, la mosaïque ou la marqueterie… «Ce sont des techniques artistiques passionnantes que j'ai aussi envie de transmettre. De temps en temps, j'y organiserai aussi une exposition de mes propres tableaux ou pour d'autres artistes. L'objectif est de créer un endroit, un peu à la manière des salons littéraires du 18e siècle, où l'on découvre, partage, échange autour de l'art pictural ou autre. Mon idée n'est pas de proposer des cours figés, mais de proposer, d'expliquer, en laissant la liberté à chacun de s'exprimer. Il y a ici aussi un très beau jardin qui pourrait se prêter à l'exposition de sculptures. » Et puis, comme l'éveil artistique n'est pas réservé aux adultes, Christophe Remacle entend aussi donner des cours ou initier des stages pour les enfants.
« J'aimerais aussi qu'on puisse de temps en temps quitter l'atelier, aller visiter avec mes élèves l'une ou l'autre exposition, pour s'ouvrir sur diverses expressions et peut-être en revenir avec de nouvelles inspirations. Il y a la technique, et puis il y a mille façons d'utiliser cette technique; j'ai envie de transmettre cela ici».
L'idée de l'artiste est de partager, échanger autour de son art, transmettre, expliquer, éveiller, ce qu'il fait déjà depuis quelques années ailleurs, au cours de stages et de cours particuliers ou collectifs. Cet exercice qui n'est pas nouveau pour lui qui l'a déjà mis en pratique à Chimay et au musée Curtius à Liège, il veut pourvoir l'exercer à domicile, en petits groupes. « C'est plus intime, on peut s'exprimer, je conseille, j'aide si besoin, je réponds aux questions et aux demandes; on peut rire, s'amuser aussi!». L'art nécessite en effet de la technique, mais aussi un peu de légèreté pour s'exprimer pleinement.
Un pari fou, éveiller l'œil et la sensibilité dans la Botte du Hainaut? «C'est vrai que c'est difficile, lorsque j'ai ouvert ma maison pour y présenter quelques-unes de mes compositions, une seule personne du village est venue, et encore, en me disant finalement que ce qui l'intéressait, c'était juste de voir comment j'avais rénové la bâtisse! » Mais Christophe Remacle en est convaincu, la formule peut convaincre. « À Chimay, certains de mes élèves venaient de Mons ou Charleroi, chercher une autre ambiance de travail, moins académique et plus axée sur l'éveil de la créativité».