La poule de Herve, vous connaissez ?

«C'est une des races ancestrales de notre pays, annonce fièrement Jean-Marie Prégardien, éleveur et organisateur pour le club des éleveurs de la poule de Herve. Le monde de la volaille a changé après la seconde guerre mondiale et la production hybride, pour la viande et les œufs, a pris le dessus sur les volailles de basse-cour.» Pourtant, difficile de donner un âge à notre noire du pays. «On parle de plusieurs siècles, au temps où il n'y avait que les races locales. C'est le marché asiatique qui a amené d'autres spécimens. La poule de Herve était la plus présente entre la Meuse et la Vesdre depuis des générations et des générations… jusqu'au milieu du XXe siècle. L'agriculture est devenue une activité industrielle et, aujourd'hui, cette race n'appartient plus qu'à de petits éleveurs amateurs et à des collectionneurs», poursuit le passionné.

Pourtant, le public ne reste pas insensible devant les atouts de notre poule. Bonne pondeuse, elle joue un rôle appréciable en sa qualité de «poubelle de table». «Depuis 10 ou 12 ans, le particulier recommence à s'intéresser aux poules, pour manger de bons œufs et se débarrasser des déchets de cuisine. À l'origine, une poule de Herve pond entre 180 et 220 œufs par an. Ça n'a rien à voir avec une poule industrielle qui pond entre 325 et 340 œufs par an. Mais la volaille rustique va pondre pendant 4 à 5 ans alors que les autres vont vite s'essouffler. C'est aussi une volaille qui est sélectionnée en fonction des caractéristiques du Plateau de Herve. Elle survit car elle sait s'adapter à notre climat. Elle est résistante et alerte. Elle parvient à légèrement voler, ce qui lui permet de se réfugier dans les haies pour échapper aux prédateurs comme le renard. Ce sont des caractéristiques qui plaisent.»

Le club des éleveurs de la poule de Herve regroupe près de 25 passionnés depuis 1995. En 2012, un club du Sud-Limbourg hollandais se lançait dans cette activité bien particulière. La Mergelland est donc la petite sœur de la poule du Pays de Herve, d'où cette journée d'expertise belgo-hollandaise. «Le matin est plus réservé aux éleveurs et aux sélectionneurs. L'après-midi, ce sera un espace de rencontre avec le public. Je pense que les particuliers ont de plus en plus d'intérêt pour ce genre de circuit court et c'est l'occasion d'avoir une activité avec les enfants», conclut l'éleveur.

Rendez-vous ce dimanche, de 13h30 à 15h30 en la salle communale Chapelier de Xhendelesse, rue du Bief 17.