Une vocation de prêtre sur le tard
Plus jeune, Julien Gallez, le nouveau diacre du diocèse de Tournai, ne se voyait pas nécessairement rentrer dans les ordres. Témoignage.
Publié le 07-10-2014 à 06h00
«Vivre en vérité avec les autres et ce que l’on est». À 28 ans, Julien Gallez a trouvé son équilibre sur un chemin que peu de catholiques ne se risqueraient à emprunter. Le jeune homme, originaire de Blicquy, vient de poser les jalons d’une étape importante qui doit le conduire à devenir prêtre à l’issue de sa formation.
Le 27 septembre dernier au séminaire de Tournai, au terme de sept années d’études passées entre Limelette, Louvain-la-Neuve et Namur, Mgr Harpigny officiait en effet à son ordination en tant que nouveau diacre du diocèse.
Pour autant, son entrée dans les ordres ne s’est pas imposée d’elle-même dans la tête de Julien Gallez, et ce même si son expérience d’organiste ainsi qu’au sein de la chorale de Blicquy amorça petit à petit ce cheminement personnel. Très discret de nature, le futur prêtre rompt en tout cas avec l’image d’Épinal que nous renvoie (trop) souvent l’Église.
Son discours se veut en ce sens résolument simple et proche des citoyens. Rencontre.
M. Gallez, en quoi cette ordination constitue un changement dans votre vie de tous les jours?
Il s’agit d’un certain aboutissement après un long cursus. J’aspirais vraiment à entrer dans la vie active en ayant désormais la possibilité de célébrer des baptêmes, des mariages ou des enterrements. À ce titre, un monde nouveau s’ouvre à moi. Un commencement en vue du presbytérat qui nécessitera encore une année de formation, entre mon mi-temps au séminaire de Namur et à Charleroi où je suis actuellement en stage.
Comment décririez-vous votre rapport à la religion? De même, qu’est-ce que vous aimeriez apporter à votre niveau?
Disons que j’essaie de vivre ma foi et ma relation aux autres dans le concret. Quand je rencontre des personnes qui me racontent leurs doutes, leurs peurs, je ne prétends pas apporter des réponses comme si j’étais psychologue par exemple. Je m’attache surtout à être présent et à l’écoute. Sans aucune prétention, je pense qu’être cette oreille attentive aide déjà beaucoup les gens en proie à des problèmes et qui se confient à moi.
Pourquoi vous êtes-vous tourné vers cette voie alors que vous aviez débuté des études en éducation physique et en comptabilité?
Avant d’intégrer le séminaire à 20 ans, je dois avouer que je me suis beaucoup cherché. L’envie de devenir prêtre ne m’avait jamais vraiment effleuré l’esprit dans ma jeunesse. Le décès de mon père alors que je n’avais que 8 ans a cependant été le premier événement qui a marqué ma vie. J’ai ensuite commencé à m’ouvrir aux activités artistiques reliées à l’Église en apprenant notamment le solfège à l’académie d’Ath.
Et puis à un moment donné, je me suis aperçu que mes aspirations ne collaient pas avec la réalité.
Qu’est-ce que vous entendez par là?
Je me suis rendu compte que la vie n’est jamais ce que l’on pense au final. Ce milieu lié à l’Église ne m’était toutefois pas étranger puisque j’ai fait partie de la chorale de Blicquy pendant 3-4 ans avant d’être organiste de la paroisse de Blicquy jusqu’à mes 18 ans.
Le déclic s’est opéré lorsqu’un jour, en rentrant dans l’église pour répéter, j’ai été interpellé par une affiche de la pastorale des vocations. Son message («Prêtre, aujourd’hui pourquoi pas?) a sonné en moi comme une évidence.