Julien, nouveau porte-crayon des éditions du Lombard

L’histoire conte les aventures d’Edwin, un rêveur qui, dans le Londres du XIXe siècle, se passionne pour les sciences et pour les origines de l’humanité. Si l’intrigue démarre comme un récit historique, elle bascule rapidement dans le fantastique pour se terminer par une pirouette scénaristique renversante. Une première œuvre qui témoigne déjà d’une grande maîtrise des styles et des ambiances.

Un an et demi de travail

Après un an et demi passé à créer, dessiner et ruminer parfois, Julien et sa compagne Manon (Textoris), scénariste et coloriste, sortent de leur bulle. «Quand on a reçu les cartons qui contenaient les albums, c’étaient grisant», explique l’auteur.

Tout a démarré en mai 2013, lorsque le couple s’est vu décerner le prix Raymond Leblanc, du nom du fondateur des éditions du Lombard en 1946. «On nous a octroyé une bourse et on a reçu l’assurance d’être publié au Lombard. En plus d’une prépublication dans le Journal le Soir», précise Julien Lambert. Autant dire que l’entrée de Julien et Manon dans l’univers du neuvième art s’est faite par la grande porte. «On a bénéficié d’un super encadrement. Les discussions avec l’éditeur nous ont fait avancer tout en nous laissant seuls maîtres du projet, tant au niveau de l’histoire qu’au niveau technique», poursuit l’auteur.

Une suite? «Pas d’actualité»

Cette relation de confiance entre les auteurs et leur éditeur a porté ses fruits. Le réseau du Lombard fait le reste pour vendre le produit. Sorties vendredi, les premières piles des aventures d’Edwin ont déjà fondu dans plusieurs librairies du Namurois. «Samedi, on avait déjà tout vendu, confie-t-on dans un magasin spécialisé du centre de Namur. On a déjà repassé commande.»

De bon augure pour la suite? «Ce n’est pas d’actualité, précise immédiatement Julien Lambert. C’était prévu à la base pour un one-shot. J’ai d’autres projets en tête et Manon a les siens.»

La fin ouverte laisse présager que les aventures d’Edwin pourraient se poursuivre. Le Lombard pourrait trouver les arguments qui persuaderaient le couple de remettre le couvert. Comme le dit le héros lui-même à la 72e page de son voyage aux origines: «Nous n’allons pas nous ennuyer.» Les premiers lecteurs conquis croisent déjà les doigts…

Les dédicaces, rançon de la gloire

Les week-ends de Manon et Julien sont bien remplis dans les semaines qui viennent. En plus des interviews organisées par Le Lombard, il faut s'adonner à l'exercice obligatoire de tous les auteurs de bandes dessinées: les séances de dédicaces accompagnées d'un petit dessin de circonstance.

Samedi dernier, Julien et Manon ont vécu leur baptême du feu en la matière chez un libraire liégeois. « Je suis très lent, plaisante le dessinateur. Mais je suis parvenu à faire une quinzaine de dédicaces sur les vingt initialement prévues .»

Il faut dire que Julien soigne le travail et ne se limite pas à un simple crayonné. Dès que le temps le permet, il sort sa plume et poursuit à l'encre.

Cerise sur le gâteau, avec un peu de chance, Manon mettra tout ça en couleur à l'aquarelle. «Quand elle était plus jeune, elle avait l'habitude d'être de l'autre côté de la table, en grande fan de bandes dessinées», confie son compagnon.

Conscients que ces séances sont peut-être le meilleur moyen de se constituer un lectorat de base, Julien et Manon prennent l'initiative et contactent les libraires désireux de les accueillir.

En toute logique, l'une d'elles sera organisée à domicile, le 10 octobre dès 18hà la bibliothèque communale de Beauraing. Où l'on risque de faire la queue…