Le Conseil d’État annule le permis du parc éolien « TGV-TAB »
Après le permis du parc éolien de Leuze, c’est celui de Tournai-Ath-Brunehaut qui a été annulé par le Conseil d’État le 30 juillet dernier.
Publié le 27-08-2014 à 06h00
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Au début du mois d’août, nous présentions le chantier d’installation de «peignes» sur les éoliennes du parc TGV-TAB qui s’étend aux confins de Saint-Maur Bruyelle Jollain. Objectif: une réduction de l’impact sonore.
Nous ignorions à ce moment-là que le Conseil d'État venait de purement et simplement annuler le permis unique de ce parc, délivré en 2009 par la Région wallonne. Le promoteur Benoît Mat (Ventis) dit ne l'avoir appris lui-même que quelques jours plus tard «même si je connaissais l'avis de l'auditeur du Conseil d'État qui ne nous était pas favorable».
Un arrêt qui n’arrête pas grand-chose
Pour Hubert Couplet, riverain et opposant notoire au développement éolien terrestre: «Le Conseil d'État a fondé sa décision d'annulation de ce parc éolien sur les griefs suivants: motivations insuffisantes ou absentes1. sur la dérogation au plan de secteur agricole2. sur l'étude paysagère (rayon de covisibilité et TGV faussement considéré comme une ligne de force du paysage – art. 127 – 3 du Cwatup)3. sur des aspects techniques liés au productible venteux du site et aux normes sonores»
Est-ce à dire que Ventis va devoir démonter ses éoliennes? On n’en est pas là.
M. Mat assure que les compléments nécessaires à l’étude d’incidences seront réalisés, qu’ils seront déposés à la Région wallonne, qu’il y aura enquête publique, etc. «La procédure habituelle» serait-on tenté d’écrire.
Peut-on imaginer que le nouveau ministre de tutelle, Carlo Di Antonio (cdH), renonce à soutenir un parc éolien en pleine production alors que l’on parle de déficit d’approvisionnement énergétique? On en doute. D’autant plus que le permis unique pour ce parc n’a même pas été signé par son prédécesseur écolo Philippe Henry mais bien par André Antoine (cdH), aujourd’hui président du Parlement wallon.
Trois éoliennes en attente
On se souviendra que le ministre Antoine (dans le premier gouvernement régional piloté par Rudy Demotte) avait accordé sept éoliennes au promoteur, là où l’administration avait d’abord limité le parc à cinq éoliennes.
Depuis lors, un nouveau permis pour une extension (trois éoliennes) a été obtenu par le promoteur. Permis signé cette fois par le ministre Henry. Faut-il le dire, permis contre lequel un recours en annulation a été introduit auprès du Conseil d’État.
Situation piquante: comme ce recours n'est pas suspensif, «Ventis» pourrait-elle entreprendre la construction de ces trois éoliennes? M. Mat assure: «Nous n'érigerons pas de nouvelles éoliennes sur ce site tant que la question du premier permis unique n'aura pas été résolue. Nous concevons bien que c'est une extension et qu'elle doit se faire sur base d'un parc parfaitement régularisé. Par contre, une fois que la situation du parc existant aura été clarifiée, rien ne s'opposera à ce que nous les construisions.»