Série d'été| Dans les coulisses de Pinocchio (photos)
Si douze comédiens jouent dans «Pinocchio» à Villers-la-Ville, toute une équipe permet au spectacle d’avoir lieu. Reportage en coulisses.
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Publié le 24-07-2014 à 09h05
Il est 19h45 mardi soir, ça fourmille dans les ruines villersoises. Pas le temps de bonimenter, tout doit être prêt pour 21het le début de Pinocchio, le 28e spectacle d'été de Del Diffusion.
Les 15 jobistes, des jeunes de la région, préparent la «salle» avant d’accueillir les spectateurs et de s’occuper du bar. Les maquilleuses poudrent les comédiens. L’habilleuse aidée par son assistante chouchoute les costumes. Les régisseurs plateau, l’un sous la scène, l’autre dans la nef, préparent les accessoires…
Sur la scène, située du côté extérieur de l’église, des comédiens font quelques raccords, des vocalises et même des abdos.
À la régie son et lumière, cachée dans un conteneur non loin de la scène, l'ambiance est plus décontractée: le matériel a été débâché et vérifié. Les techniciens attendent le début de la représentation qu'ils ne verront pas. «J'ai vu la pièce morceau par morceau lors des répétitions, mais jamais jouée de A à Z», sourit Benoît Dagnelies, régisseur son. Lui et un régisseur lumière agiront aux signaux du «toper», Luis Vergara Santiago, installé à côté des gradins. «Je suis un peu le Dieu de la lumière et du son», s'amuse-t-il.
Ça court dans tous les sens
Il est bientôt 21 h, les spectateurs prennent place dans les gradins. Les artistes entrent dans la nef. Pascal Racan (le roi, le thon…), visage fermé, est concentré, Cédric Cerbara (un médecin, un fossoyeur…) fait des culbutes, Maroine Amimi (Pinocchio) fait la bise au régisseur avant de discuter avec Jean-Louis Leclercq (Geppetto) tout en effectuant des mouvements d’art martial.
«Merde», entend-on en coulisse. Avant que le pantin au nez qui s'allonge ne devienne petit garçon, les comédiens auront changé à de multiples reprises d'habits, bien aidés par les régisseurs plateaux, les habilleuses qui profitent d'un trou présent dans le mur pour se passer les vêtements entre les deux coulisses mais aussi les maquilleuses, certaines munies d'une lampe frontale, qui ne cessent d'éponger leur sueur…
Sous la scène éclairée par des néons rouges où deux conteneurs contiennent les accessoires, les interprètes qui ont le temps de ne pas courir reprennent leur souffle, font des mouvements pour se détendre, échangent leurs impressions.
Pas de pincettes avec les pinces
Les régisseurs plateau ont du boulot: les comédiens balancent les accessoires, pas le temps de prendre des pincettes même pas avec les pinces de homard.
À l’entracte, tous retournent aux loges, des cabines de chantier installées non loin de l’ancienne brasserie. Un endroit convivial où ils prennent une soupe et passent une nouvelle fois entre les mains des maquilleuses. Après l’entracte, les tirades s’enchaînent jusqu’à l’ultime mot. Les spectateurs applaudissent, les comédiens en profitent. En coulisses, on range déjà.
« Bravo et merci», lance un comédien tandis qu'un autre embrasse ces fourmis de l'ombre qui permettent au spectacle d'avoir lieu.
Les costumes souffrent
Lavés après chaque représentation, les costumes sont mis à rude épreuve. «Les chaussures, par exemple, s'usent trois fois plus vite que sur une scène intérieure à cause des graviers, du bois brut du plateau,etc.» explique Marianne Braconnier.
Une histoire de trains
«Jusqu'à l'an dernier, nous avions un accord avec Infrabel pour interrompre le trafic des trains de marchandises entre 21 et 24h, les soirs de représentation. Depuis, ce n'est plus possible, mais je ne désespère pas de retrouver un accord», souligne Patrick de Longrée, le producteur et adaptateur de la pièce qui a débuté le week-end dernier la réalisation des maquettes du décor du prochain spectacle d'été dans les ruines, Le Malade imaginaire.
Pinocchio
La pièce Pinocchio se joue jusqu'au 9août 2014, du mardi au samedi, dans les ruines de Villers-la-Ville. Réservations sur www.deldiffusion.be.