Restolastminute.com: ne vous ruinez plus aux tables bruxelloises
La plateforme web Restolastminute.com vous propose des rabais de dernière minute sur les cartes des restos bruxellois. 120 adresses sont déjà membres de ce système «gagnant-gagnant». Qui ne fonctionne que le soir.
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Publié le 11-06-2014 à 10h28
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Vous sortez manger? Bientôt, le réflexe sera peut-être de faire un petit détour par internet pour vérifier que votre resto préféré n'accorde pas justement quelques pour cent sur sa carte. C'est l'habitude qu'aimerait vous faire prendre Restolasminute.com, une toute nouvelle plateforme lancée à Bruxelles.
Le principe? Le restaurateur propose la réduction de son choix (10%, 20%… jusqu’à 50%) sur la carte de son établissement. Si cette réduction vous intéresse, vous répondez à l’offre via le web. Un SMS de confirmation vous est alors envoyé, ainsi qu’au restaurateur. Qui calculera la remise sur l’addition, hors boissons. Un système qui ne fonctionne qu’en soirée.
Vous mangez à la carte

L’avantage pour vous? Les quelques euros économisés bien sûr, ainsi qu’une grande latitude dans le choix de vos plats à la carte, ce qui n’est pas toujours le cas dans les formules au rabais.
Et pour le restaurateur? «Ce business se veut éthique. En clair: on ne prend aucune commission sur les couverts mais on gagne notre vie via les abonnements mensuels à 70€ vendus à nos clients», assure Christophe Clerjaud, ancien acteur de la pub à l’origine de Restolastminute (à droite, avec ses associés Olivier et Matthieu).
Contrairement à des concurrents comme Bongo, Groupon ou La Fourchette, modèle français qui débarquera bientôt en Belgique, le restaurateur ne doit donc pas travailler gratuitement en attendant d’être remboursé. Ou reverser une partie de son chiffre à la plateforme qui lui envoie ses clients. Voire n’avoir rien à dire sur le contenu des assiettes. Il ne risque pas non plus de voir sa salle subitement envahie car il peut décider du nombre de couverts ciblés.
Objectif: remplir la salle
Ici, c’est donc bel et bien le patron qui garde la main sur les rabais accordés. On flirte plutôt avec les systèmes des centrales culturelles comme Arsène 50 chez nous ou Le Kiosque à Paris: l’objectif est de remplir les salles. Même à prix réduit.
Alors que 120 restaurants adhèrent déjà à Bruxelles et en Brabant wallon, Christophe Clerjaud veut développer son concept ailleurs. Liège, Namur et Anvers sont dans le viseur. Il y cherche des partenaires restaurateurs. «Il faut une base de 50 adresses pour lancer une ville, sinon l’internaute sera déçu», mesure l’entrepreneur. «Le but est ensuite de convaincre 1000 restaurants à Bruxelles pour s’étendre à Knokke ou Amsterdam».
Le choix risque bien de devenir aussi cornélien sur Restolastminute que sur les cartes des bonnes adresses du pays.

«Les clients se lâcheront
sur une bonne bouteille»
Dominique Aubry, vous êtes le chef du Chou, place de Londres à Ixelles. Vous avez grimpé sur Restolastminute: quels avantages y trouvez-vous?
La flexibilité. Le système est super-modulable. Imaginons qu’un banquet de plusieurs tables décommande: en 5 minutes, je peux ajouter les tables sur la plateforme pour garantir qu’elles soient prises et basta. Et puis, ça me donne une visibilité sur le net.
Le site ne fonctionne que le soir: un problème pour vous?
Pas vraiment. Le midi, ici, c’est supposé plein, avec la Commission à deux rues. La Commission, c’est 1500 personnes au moins. Donc 15 par jour dans mon restaurant, ça semble possible, non?
Restolastminute ne vous semble pas inutile face à d’autres systèmes de réductions, comme Bongo par exemple?
Pas du tout car ça n’a rien à voir. Les formules comme Groupon ou Bongo, leur problème, c’est qu’elles ne parviennent pas à gérer leur parc: les gens oublient d’utiliser leur bon et, en fin d’année, ils déboulent et occupent tout le restaurant. De plus ici, c’est moi qui suis aux manettes: je décide exactement de quand j’actionne la machine. Et je garde prise sur la note puisque je détermine la réduction moi-même. Jamais de surprise!
Et le prix de 70€ par mois?
Ça correspond à peu près à 4€ par jour. C’est une histoire de deux tables par semaine, à 20% sur les assiettes. Je préfère de toute façon voir le resto plein que quelques tables vides. Et de toute façon, vu la réduction sur la carte, les clients se lâcheront peut-être plus sur une bonne bouteille.
Et les étoilés?
Le marché des étoilés n’est évidemment pas le même à démarcher que les restos plus accessibles. Mais Christophe Clerjaud a imaginé une stratégie pour convaincre également les grands chefs belges de rejoindre sa plateforme.
«À moins d’être un millionnaire russe ou qatari, on ne réserve pas au “ Comme chez soi ” en passant devant la façade. Généralement, ce type de restaurant est complet longtemps à l’avance. Mais si une réservation tombe à l’eau parce que la belle-mère est tombée et souffre d’un problème à la hanche, le manque à gagner est immédiatement de 1.000€. C’est dans ce cas-là que Restolastminute peut aider les étoilés: ils s’affichent chez nous et limitent la casse en “bradant” la table à 750€».