Elections : les Pirates pour une démarche participative
Le Parti Pirate entend remettre le citoyen au centre de la démocratie. Pour ce faire, il présente une liste à la Chambre dans le Hainaut.
Publié le 19-05-2014 à 11h28
:focal(507x323:517x313)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5RFBZCK76FGB7OQ5VNRPH5DWDU.jpg)
«Votez pour des idées, pas pour un visage». Le slogan fait presque tâche sur les panneaux électoraux où s'affichent les sourires de candidats de toutes tendances. C'est pourtant le fondement du Parti Pirate. Implanté en Belgique depuis 2009, ce mouvement citoyen international se bat contre le carriérisme politique: «Dans le système actuel, des gens sont parfois ministres depuis 20 ans. Il suffit de prendre l'exemple d'Elio Di Rupo et de Laurette Onkelinx, explique le Tournaisien Paul Bossu, tête de liste des Pirates à la Chambre. Pourtant, lors de chaque échéance électorale, ils se représentent pour dire qu'ils vont encore le faire et qu'ils vont changer les choses…»
S'il ne veut pas de figures qui incarnent la politique pendant plusieurs décennies, c'est parce que le Parti Pirate milite pour une démocratie participative. Une philosophie qui place le citoyen en acteur de la politique et que le parti à l'étendard mauve, noir et blanc a déjà adapté en interne: «Chez nous, il n'y a pas de président, reprend Paul Bossu. Les gens émettent des idées par l'entremise d'un site Internet. Elles sont ensuite discutées en petits groupes. Et tous les trois mois nous nous retrouvons en assemblée générale. C'est un processus clair, net, précis et transparent.»
Pour pouvoir changer les choses, les Pirates n'ont cependant d'autre choix que de présenter des listes aux élections: «Nous avons beaucoup de membres mais ce n'est pas évident de les convaincre de se présenter devant l'électeur. Certains y perçoivent une incohérence par rapport à notre discours. Être élu est pourtant le seul moyen de faire bouger les lignes du système actuel.»
Coraline Drossart et Aurore Delfosse sont deux Tournaisiennes qui ont osé sauter le pas et qui se présenteront sur la liste Pirate à la Chambre. «Cela fait quelques années que je suis les Pirates, explique la première. Comme je ne me retrouvais pas dans les autres partis, j'ai décidé de passer un cap en me portant candidate cette année. Ce n'est franchement pas évident. On n'est pas comme les gens qui ont fait de la politique leur métier et qui connaissent toutes les ficelles pour faire campagne.»
Pour convaincre, les deux candidates ont distribué les tracts sur le marché de Tournai ou encore coller quelques affiches: «Les gens sont souvent déstabilisés car nous sommes un parti qui a une vision transversale de la politique. Et c'est parfois plus sécurisant pour eux de se raccrocher à un clivage gauche-droite qui n'est plus vraiment d'actualité.»
Comme en Suède?
Le Parti Pirate s'est déjà présenté dans le Hainaut en 2012 à l'occasion des élections provinciales. Il avait alors recueilli 3,42% dans le district de Tournai. Les Pirates ambitionnent désormais de faire mieux et, qui sait, de décrocher à terme quelques élus comme c'est le cas en Allemagne ou en Suède. Le 25 mai 2014, dans notre circonscription, le Parti Pirate sera seulement présent à la Chambre. Pour les élections régionales, il soutiendra le Rassemblement R (lire ci-dessus) avec lequel il a mené campagne. «On est sur la même longueur d'onde qu'R, indique Paul Bossu. Malheureusement nous nous sommes découverts sur un tard alors que nous avions déjà préparé nos listes. Après les élections, nous aimerions cependant réfléchir à la possibilité de monter quelque chose ensemble.»