Il faudrait construire 11 200 logements publics en Brabant wallon
Le Réseau Brabançon pour le Droit au Logement tire la sonnette d’alarme:le Brabant wallon est le mauvais élève en matière de logement public.
Publié le 05-05-2014 à 07h00
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À quelques mètres de la salle où se déroulait l’anniversaire des 125 ans du logement public en Wallonie (voir ci-dessous), les «Gens en Blanc» du Réseau Brabançon pour le Droit au Logement (RBDL) avaient décidé de fêter cet anniversaire en se partageant un étrange gâteau composé de deux parties: une énorme, symbolisant la part de logements privés en Brabant wallon, et une minuscule représentant la part infime de logements publics présents dans la province.
«La Région wallonne fête les 125 ans du logement social, mais tout le monde n'est pas à la fête, notamment les familles modestes qui sont sur une liste d'attente nettement moins médiatisée que celle des familles aisées en quête d'une école en immersion. Le gâteau est donc un peu amer, car le Brabant wallon est le plus mauvais élève dans le domaine et le futur s'annonce sombre, car la proportion de logements publics est en régression», regrette Daniel Poisson, du RBDL.
La preuve par les chiffres, même si Daniel Poisson prévient que «c'est traître des chiffres, car on peut leur faire dire beaucoup de choses et ils sont difficilement récoltables. Mais ce qui est flagrant, c'est la disparité entre le Brabant wallon et les autres provinces, voire entre les différentes communes.»
Et de continuer: «En 2009, il y avait 140 000 logements en BW. Le logement public représentait 5,7% du parc immobilier avec 8 000 logements. En 2013, on constate qu'il y a une augmentation de 10% de logements, soit 154 000, par contre, il n'y a plus que 7 500 logements publics. Nous sommes descendus à 4,8% de logements publics en Brabant wallon, alors que la part de logements privés a largement augmenté.»
«Des communes frileuses»
Au niveau de communes de la jeune province on constate une forte différence. «Cela varie de 0,04% à Waterloo à 11,39% à Nivelles. Ce que nous avons remarqué, c'est que certaines communes étaient assez frileuses par rapport aux logements sociaux, mais la confiance commence à s'installer, comme à Walhain. Par contre, d'autres comme La Hulpe, ne font que la promotion du logement moyen.»
Afin de résoudre cet épineux problème, un outil a été mis en place: le plan d'ancrage. Il s'agit d'un programme communal triennal d'intentions et d'actions en matière de logement public. L'objectif est de tendre vers les 10% de logement public. Les communes qui ne participeront pas à l'effort seront sanctionnées. «Pour les communes qui ont 5% de logements publics, on leur demande de faire un effort de 3% supplémentaire, pour celles sous la barre des 5%, l'effort est de 2%. Si la commune n'atteint pas cet objectif, elle devra payer une amende de 10 000€ par an pour chaque logement manquant. Lorsqu'on fait le calcul par rapport aux chiffres que nous avons, il faudrait construire 11 200 nouveaux logements publics en Brabant wallon alors qu'en cinq ans, statistiquement, pas un n'a vu le jour.»