Par les femmes, pour les femmes
«Femmes solidaires», c’est leur nom. Le nom que s’est donné ce groupe de femmes de Huy et de la région, prêtes à défendre la femme, à la soutenir.
Publié le 28-04-2014 à 07h00
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L'idée est née lors du petit-déjeuner organisé par la CGSP pour la Journée de la femme. En discutant l'une avec l'autre, ces femmes sont arrivées à un constat tout simple: Huy n'a pas de groupement de femmes œuvrant pour les femmes, prêtes à les soutenir, à les écouter, à les aider. Il n'en fallait pas plus pour qu'elles décident de créer Femmes solidaires, une association qui regroupe une trentaine de femmes de tous horizons, de Huy mais aussi des communes environnantes. Sans appartenance à un parti politique même si elles l'avouent, «nous partageons des valeurs de gauche, à partir du moment où on prône la solidarité.» Parmi elles, des femmes politiques par qui l'association espère faire passer ses messages. «On a besoin de relais, même s'il y a peu de femmes dans les collèges communaux.»
Car c'est bien là leur leitmotiv: la solidarité entre femmes, qu'elles soient jeunes ou plus âgées, en difficultés sociales ou avec simplement l'envie de se confier. «Ca fait un an et demi à deux ans qu'on a commencé à se dire que tout ce que les femmes avaient acquis ne l'était plus nécessairement, explique Geneviève Nizet, présidente du CPAS de Huy. Va-t-on laisser faire sans rien dire? On a acquis une progression sociale, on ne peut pas la laisser s'effriter.» Les femmes constituent le noyau familial, mais la crise socio-économique aidant, certaines se retrouvent seules, sans soutien. Certaines ont besoin d'une aide concrète, d'autres simplement d'une écoute. Et c'est cela que l'association veut proposer. «Il y a de plus en plus de femmes entre 15 et 20 ans avec, déjà, des enfants et seule. Elles n'ont aucune idée des aides qu'elles peuvent avoir, des endroits où elles doivent aller pour les demander.» D'où l'idée de créer un guichet unique qui regrouperait tout ce qui touche au social, à la formation, à l'emploi. «Les gens n'arrivent pas à trouver des réponses à leurs questions, c'est très interpellant. On a envie d'y réfléchir, d'y travailler.»
Les dames de l'association Femmes solidaires vont ainsi travailler dans les communes, les villages, les quartiers, les écoles. En allant à la rencontre des femmes, en les écoutant, en les soutenant. Tout en se soutenant et se parlant l'une l'autre. Leur objectif à court terme? Tenir un stand En Mounie lors du 1er mai où elles discuteront de la violence envers les femmes et le 6 juin, proposer une conférence-débat sur la violence faite aux femmes du Kivu. À plus long terme, elles espèrent ouvrir à Huy une «Maison de la femme». «Mais quand on aura réussi à l'ouvrir…»
Ne risque-t-on pas de taxer leur mouvement de féministe? Elles n’en ont cure… d’autant plus que des hommes ont proposé de les y rejoindre.