Évasion : jury d’assises composé pour le complice de Benallal
Yacine Mejnoun avait aidé Nordin Benallal lors de la spectaculaire tentative d’évasion avec hélicoptère et prise d’otages. La cour d’assises du Brabant wallon a constitué un jury, ce lundi, pour le juger. Sept femmes et cinq hommes examineront son dossier durant une semaine, à partir de jeudi.
Publié le 06-01-2014 à 17h08
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La pause aura été de courte durée pour la cour d’assises du Brabant wallon. Cette cour, habituellement peu active dans notre arrondissement, rempilera dès jeudi pour une semaine de procès. Il s’agira cette fois de faire un sort à Yacine Mejnoun (29 ans), accusé d’avoir détourné un hélicoptère et pris son pilote en otage, le 28 octobre 2007, afin de faire évader Nordin Benallal de la prison d’Ittre.
L’appareil s’était écrasé dans la cour de la prison, blessant un prisonnier. Et les deux hommes étaient sortis de l’établissement pénitentiaire en prenant en otage un gardien. Si l’évasion n’est pas un acte punissable en tant que tel, les circonstances qui l’ont entouré la rendent pénalement répréhensible.
Le tribunal n’était pas compétent
Particularité: Yacine Mejnoun comparaîtra seul dans le box des accusés. Pour ces mêmes faits, Nordin Benallal surnommé «le roi de l’évasion», a déjà été condamné à 10 ans de prison fermes. C’était devant le tribunal correctionnel de Nivelles, en 2011. Mejnoun avait quant à lui écopé de 9 ans mais avait décidé de faire appel de la décision. Et là, coup de théâtre: le 19 avril 2012, la cour d’appel de Bruxelles prononçait un arrêt dans lequel elle estimait que le tribunal correctionnel de Nivelles n’était pas compétent pour juger ces faits. L’infraction qualifiée de «prise d’otage avec un aéronef», lorsqu’elle a causé une lésion corporelle, ne peut être jugée QUE par la cour d’assises, a dit la cour d’appel. Cette disposition est à trouver dans le texte d’une loi particulière de 1937 sur la navigation aérienne. Les magistrats nivellois étaient manifestement passés à côté de leur sujet.
En attendant, le jugement rendu à l’égard de Nordin Benallal en correctionnel était devenu définitif. C’est donc pour le seul Yacine Mejnoun que la cour d’assises aura à statuer, six ans plus tard. On entend déjà la défense avancer le dépassement du délai raisonnable pour justifier d’une peine plus clémente.
Le jury constitué hier matin est composé de sept femmes et cinq hommes. Yacine Mejnoun sera défendu par Maîtres Pierre Monville, Marc Nève et Mona Giacommetti. Les mesures de sécurité seront renforcées au palais II. Outre l’accusé considéré lui-même comme «à risques», la majorité des témoins sont également des détenus. Nordin Benallal aurait déjà annoncé qu’il refuserait de quitter sa cellule pour venir témoigner.