« Je suis Dieu et les surveillants sont mes apôtres »
Le 6 décembre 2007, Farid Bouhammad quitte la prison d’Andenne où le personnel s’est mis en grève pour obtenir son départ.
Publié le 30-11-2013 à 06h00
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Il arrive à Ittre…
L’homme est (évidemment) connu et le personnel va faire preuve de vigilance. Il réclame aussitôt du tabac, une exigence qui ne peut être satisfaite sur-le-champ en raison des dispositions en vigueur. Les surveillants se sentent menacés. L’un d’eux lui fait un balayage. Quatre collègues emmènent aussitôt Farid en cellule de réflexion, comprenez un cachot dans lequel ils lui mettent liens colson, menottes aux pieds et aux poignets.
Il s'agit d'une mesure disciplinaire provisoire (quelques heures en principe) qui durera jusqu'au 17 décembre. La direction et le personnel lui proposèrent bien de lui retirer cet appareillage mais Farid refusa car, diront ses avocats, il entendait être vu par eux pour être en mesure de déposer plainte et obtenir justice notamment envers le directeur, auteur d'une phrase où la modestie en prend un sacré coup : «Je suis Dieu et les surveillants sont mes apôtres».
La chambre des mises en accusation renvoya en correctionnelle trois gardiens et trois directeurs sous la double prévention de coups et blessures, traitement inhumain voire dégradant. Ces six personnes déposèrent à leur tour plainte pour menaces et insultes. «Si on m'enlève les entraves, je pète la gueule d'un agent. On va parler de moi, car je vais en tuer un.» Un exemple des amabilités dont l'intéressé est coutumier, ainsi que l'attestent les rapports émanant de la quasi-totalité des prisons du Royaume.
Le ministère public a requis 18 mois de prison ferme à l’encontre de Farid et l’acquittement des surveillants et directeurs dont la condamnation fut bien entendu visée par les avocats de Farid.
Jugement le 13 janvier prochain.