L’homme qui joue de la soucoupe volante
Deux Brabançons ont accédé aux demi-finalesde «BGT». Dimanche, on assistera à la prestation en direct de Gérard Spencer, joueur de hang.
Publié le 02-11-2013 à 06h00
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Peut-être l'avez-vous croisé ce mercredi 30 octobre sur le marché de Wavre avec son drôle d'instrument de musique. Gérard Spencer était là, assis sur un tapis aux motifs orientaux, une «soucoupe volante» sur les genoux, à proximité d'un étalage de fruits et légumes. «C'est un hang, un instrument de percussion mélodique inventé en 2000 et créé en… Suisse. Oui, je sais, vous vous attendiez tous à un pays plus exotique», s'amuse le Waterlootois né en 1987 au Luxembourg… avant d'inviter les passants à voter pour lui ce dimanche. Gérard est en effet l'un des deux Brabançons wallons à s'être qualifiés pour les demi-finales de Belgium's Got Talent. Au total, 33 candidats sont encore en lice.
«Bien sûr que je serai content si je gagne l’émission de RTL Mais ce n’est pas mon rêve. Mon rêve, c’est de vivre de ma musique. Après tout, j’ai quand même plaqué mon boulot précédent pour être musicien. Le niveau des autres participants est toutefois élevé. Il y a des bons à côté de moi! On verra bien.»
Gérard Spencer - Prestation intégrale
Si le jeune homme a bien un message à faire passer, c'est celui-là : faites ce que vous aimez. «Trop de gens s'enferment dans des boulots qu'ils supportent à peine. Vous avez une passion mais vous n'osez pas vous lancer pour je ne sais quelle raison? Ne pensez pas à la crise et lancez-vous. De la sorte, vous n'aurez aucun regret.»
Il faut reconnaître à Gérard une certaine audace. Alors directeur d'une entreprise d'outre-Manche active dans le secteur de l'éducation – un poste qu'il adorait mais moins que la musique, tient-il à préciser -, le gaillard présente sa démission. «Trois jours avant que je ne parte pour l'Angleterre, je tenais enfin en mains mon propre hang après deux années de recherches. J'étais fou de joie. Et petit à petit, l'idée a fait son chemin. Il était temps que je revienne à mes premières amours : la musique.»
Un virus auquel il a succombé à l’âge de 12 ans. À l’époque, il entend la Ballade n° 1 Op.23 de Chopin dans un film. Coup de foudre instantané. C’est décidé un jour, il jouera ce morceau. Et ni une ni deux, il se décide à prendre des cours de piano.
Et le hang dans tout ça? C'est lors d'un voyage à Londres en septembre 2009 qu'il découvre cet instrument. «Alors que je me promenais en rue avec ma copine, j'ai entendu un son à la fois mystérieux, relaxant et très très beau. Il provenait d'un hang. Mais ce n'est qu'un an et demi plus tard – alors que j'étais en stage au Parlement européen – que j'ai eu le temps de prospecter. Il ne suffit en effet pas de se pointer dans un magasin pour en obtenir un. C'est un travail de longue haleine. Gare d'ailleurs aux arnaques.»
Gérard Spencer donnera un concert de hang le mercredi6/11 à 20h30 à la salle Jules Bastin de la maison communale de Waterloo. Prix : 7€ en prévente, 9€ le jour même. www.gerardspencer.com.