Eoliennes : le fantôme d’Elsa revient à Silly
Elsa, le projet éolien conçu par Ideta in illo tempore, a été enterré deux fois par le Conseil d’État. Son fantôme revient errer à Silly.
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Publié le 18-10-2013 à 08h55
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Quatre éoliennes d’une hauteur maximale de 150m, dégageant une énergie de 2 à 3,5MW, et cela dans une zone agricole, au sud de l’A8, avec un raccordement au poste électrique de Deux-Acren : c’est en résumé le projet éolien qu’Electrabel envisage de mener sur le territoire de Silly, dans la continuité du projet aujourd’hui mené par Ideta à Ghislenghien (avec deux éoliennes de part et d’autre de la machine existante). La réunion d’information préalable organisée mercredi soir à Bassilly a mobilisé beaucoup de riverains très inquiets à la perspective de voir à terme se dresser une ligne à peine discontinue d’éoliennes. Les questions et récriminations sont multiples.
1. Elsa, le retour?
Ideta avait imaginé un projet initial avec neuf éoliennes, voilà quelques années, sur Ath et Silly. Avant de se faire recaler deux fois au Conseil d'État et de se «contenter» donc d'un projet plus humble à Ghislenghien. «Notre projet n'a rien à voir avec Elsa, mais c'est effectivement la même zone» note Stéphane Finet, qui porte le dossier chez Electrabel. «Il n'y a pas beaucoup moyen de faire autre chose… Nous avons mené avec Ideta un projet à Leuze, mais hormis cela, il n'y a pas de lien même si nous avons eu un contact préalable informatif…»
2. Et la Commune?
Un citoyen reproche en quelque sorte aux autorités communale silliennes de ne pas avoir vraiment soutenu les riverains dans leurs requêtes précédentes. «Et maintenant?» Christian Leclercq note : «Le collège de l'époque avait conditionné son avis. Depuis, la législation a évolué. Nous allons étudier le projet et écouter les doléances des riverains avant d'évaluer objectivement ce qui est sur la table et donner notre avis…» Petite fièvre en vue au sein de la majorité?
3. C’est une zone d’exclusion
Les riverains sont logiquement étonnés du fait qu'Electrabel amorce un nouveau projet aujourd'hui alors que l'enquête relative au futur «cadre éolien» wallon est en cours. Dans ce projet, le site retenu par Electrabel se trouve dans une… zone d'exclusion. «Aujourd'hui, rien ne dit que le projet n'est pas réaliste» relève Stéphane Finet. «Dans le futur cadre éolien, on parle de distance de recul par rapport à la hauteur des éoliennes : il faudrait quatre fois cette hauteur…» À son sens, il n'y aurait pas d'exclusion. Quand bien même, il y en aurait : le cadre n'est pas encore d'application. Mais il précise : «Nous respecterons le cadre de référence.» Et aussi : «nous verrons aussi l'attitude du prochain gouvernement wallon…»
4. La rentabilité
Une éolienne moins haute (pour respecter les contraintes de distance) serait-elle moins rentable? «Pas nécessairement» explique-t-on en substance chez Electrabel. «Parce que les technologies évoluent aussi.» Investir dans une éolienne revient à 3,5 millions€ alors que le développeur doit déposer une petite caution de 80 000€ (par machine) pour l'éventuelle remise en état du site après vingt ans. Il est évident qu'Electrabel estime le projet (très) rentable; dans le cas contraire, la société s'abstiendrait. «Et sans les certificats verts, le projet ne serait pas rentable…» Quant au retour sur investissement escompté? «C'est chasse gardée évidemment…»