Ne dites plus Musée des armes…
Retraité en 2009 en tant que premier président de la cour d’appel du tribunal de travail de Mons, Charles Deligne, nommé conservateur du musée de la rue Saint-Nicaise le réorganise.
Publié le 05-10-2013 à 06h00
Pourquoi abandonner la notion des armes ?
J’ai remarqué que cette appellation avait une connotation répulsive vis-à-vis de parents ou d’enseignants, les armes renvoyant, consciemment ou pas, aux guerres toujours en cours ou aux tueries dont se rendent coupables certains individus armés.
Quelle est votre démarche ?
Personnellement, je crois que l’histoire militaire est un terme propre à rendre exactement ce qu’un musée comme le nôtre doit être. C’est-à-dire le révélateur du sort, non seulement des armées mais plus et mieux encore, du sort des populations, du développement de l’économie, de l’industrie, du confort général que véhicule un conflit et ce sont là des aspects qui ne peuvent être ignorés et doivent faire partie de nos savoirs.
Le musée a-t-il déjà changé d’aspect ?
Bien sûr, pour suivre cette philosophie, c’est surtout le premier étage qui fut modifié, de petites cellules étant réservées à une époque, une unité en essayant d’être à la fois complet mais aussi très local comme la vitrine constituée des Lebel des Vendéens ou la résistance régionale.
Le centenaire de 1914-1918 ne méritait-il pas un espace plus important que ce que vous pouvez offrir ici ?
Il n’était pas possible d’immobiliser un édifice public durant quatre ans et c’est pourquoi nous avons opté pour trois expositions qui envahiront le rez-de-chaussée et le premier étage.
Peut-être aussi l’ex-salle de la marine dont je voudrais, à terme, faire une salle « Ancien régime », soit jusqu’en 1745. ¦ É.B.