Une écriture illisible ? Oui, ça se soigne
Disproportion des lettres, illisibilité, lenteur, sont des handicaps qui peuvent entacher le parcours scolaire d’un élève. Et ça se soigne.
Publié le 23-08-2013 à 09h00
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Irrégularités, manque de structure, mauvaise forme des lettres, liaison malaisée, lenteur, illisibilité, lignes mal tenues ou raturées, disproportion des lettres, tous ces problèmes liés à l’écriture peuvent susciter des problèmes d’apprentissage chez l’enfant.
À 50 ans, Anne Zachary, d’Étalle, qui a passé une bonne partie de sa carrière chez RTL Group, s’est réorientée et tournée vers la graphothérapie, une discipline qu’elle affectionne depuis un certain temps.
La graphothérapie, c'est la rééducation de l'écriture. Sur un site internet qui traite de la discipline, on y apprend que c'est «un ensemble de techniques qui permettent à l'enfant de pallier son manque d'aisance graphique. Il s'agit, non pas de changer l'écriture, mais d'optimiser le geste qui accompagne l'écriture.»
Des troubles de l’apprentissage
Irrégularité, manque de structure, lenteur illisibilité, chacun de ces éléments, pris séparément ou conjointement, «ont un impact sur la qualité de l'écriture et risquent d'engendrer une dysgraphie, trouble de l'apprentissage au même titre que la dyslexie, la dyscalculie et la dysorthographie.»
Toute dysgraphie présente des caractéristiques différentes. «C'est pour cela qu'il est important de consacrer du temps à la première rencontre avec l'enfant ou l'adulte, explique Anne Zachary. Il faut bien cerner le problème afin d'établir un bilan d'écriture, d'évaluer le travail à effectuer sur la forme des lettres, la vitesse d'écriture, les discordances, les décalages, le maintien du stylo,etc.»
Après avoir terminé ses trois années de formation en psychographologie et une année de spécialisation en graphothérapie, Anne Zachary constate que les besoins sont de plus en plus criants.
Épaulée par Challenge, une structure d'accompagnement des entrepreneurs, elle est déjà sollicitée par des écoles. «Mais je constate que beaucoup de personnes ignorent que cette discipline existe.»
Le graphothérapeute adapte les séances et les exercices de graphomotricité, aux besoins précis et aux affinités de chacun. La graphothérapie est, dit-on, à l’écriture ce que la logopédie est à la parole.
«Les problèmes d’écriture peuvent vraiment freiner les enfants dans leur parcours scolaire, mais un mauvais maintien du stylo ou du corps peut aussi entraîner des douleurs physiques. On observe des enfants qui n’ont plus confiance en eux, ne veulent plus écrire. Ils ne sont plus capables parfois de se relire et d’être lu.»
Parfois cinq séances suffisent
L'agilité des doigts ne serait plus ce qu'elle était. «Les parents font moins de bricolage avec leurs enfants qui sont davantage axés sur leur console ou tablette, les enseignants consacrent, eux, moins de temps à l'écriture en tant que telle, énumère Anne Zachary. Il faut être vigilant, surtout quand il y a des remarques dans le bulletin: «écriture sale», ou «écriture illisible»,etc.»
Exercice de maintien, de respiration, d'écriture, il faut parfois cinq séances pour ajuster l'élève. Certains ont besoin d'un suivi plus régulier de 10 à 20 séances ou d'une année. «Les retours des professeurs des élèves suivis sont encourageants, se félicite la graphothérapeute qui attire aussi l'attention sur les enfants à haut potentiel. Certains ont la pensée trop rapide et le geste ne suit pas. Ils sont parfois pris pour de mauvais élèves. Mais ce n'est pas facile à diagnostiquer!»
0495 22 84 36.