Lacs de l’Eau d’Heure : « Un gros danger sismique sous les lacs »
Les sismologues tirent la sonnette d’alarme, suite à un petit séisme en 2012. Les Lacs sont sur une faille. Et on a construit tout autour.
Publié le 01-04-2013 à 07h32
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Ce sont les scientifiques de la Fédération Internationale de Sismologie et d’Hydrologie, basée à Paris, qui ont alerté la Région wallonne, dans un rapport jusqu’ici tenu secret.
Ce qui les a alertés? Un petit séisme enregistré le 14 septembre 2012, d’une magnitude de 1.7, et dont l’épicentre était situé juste sous la Plate-Taille.
L’ASBL de gestion des Lacs a commandé, en toute discrétion, une étude sur les risques pour la structure des Barrages. Six mois plus tard, les conclusions qui viennent d’être transmises à l’administration sont alarmantes.
Les risques sont bien réels. Les Barrages de l’Eau d’Heure ont été construits à la verticale d’une faille dont l’activité est en pleine croissance. Dès le début du mois de mars, les ingénieurs du SPW se sont réunis pour plancher sur les conséquences que pourrait avoir un tremblement de terre.
Le risque : une grosse vague
Construit solidement, le barrage devrait supporter un séisme jusqu’à 7.5 sur l’échelle de Richter. Mais d’après la F.I.S.H, le risque d’un séisme plus important n’est pas exclu. Des mesures devraient pouvoir être prises pour consolider la structure, moyennant notamment la pose d’un système à coussins d’air qui se gonflerait en cas d’alerte, en aval, pour retenir les eaux qui s’infiltreraient dans des brèches. Le système sera expérimental, axé sur le modèle des airbags en voiture.
Le gros risque, par contre, est lié à la construction récente des villages de vacances le long du lac. En cas de séisme, les millions de mètres cubes d’eau pourraient envahir les habitations en une grosse vague qui pourrait atteindre les 12 mètres de hauteur.
Que faire, dès lors? La Région s’est jetée à l’eau en octroyant les permis. Elle n’a donc pas le choix et devra équiper les berges en systèmes de prévention spécifiques.
Des hauts parleurs devraient être installés sur les rives des lacs et, le long des villages de vacances, des digues amovibles seront construites.
S’inspirer du Japon
Une délégation devrait se rendre prochainement au Japon pour étudier les techniques à mettre en oeuvre. Ce sont les gros poissons de la Région wallonne qui devraient s’y déplacer, pour découvrir le plan «SUSHI» récemment mis en place là-bas.
Mais la F.I.S.H. prévient néanmoins: il faut faire vite pour protéger les touristes.
«Nous avons dès lors mis en place un plan «Titanic», nous explique le ministre en charge du Tourisme, Paul Furlan. Dès la semaine prochaine, un Crocodile Croix-Rouge sera acheté au Canada, de manière à évacuer rapidement d’éventuels planchistes sur l’eau.
Chaque maison de vacances, en outre, sera équipée d’un canot de sauvetage, placé à côté d’un Velux, sur le toit.
Appel au calme
À l’arrivée des touristes, des exercices seront obligatoirement organisés, à l’Aquacentre, dont la piscine principale sera désormais équipée d’une boule reproduisant des vagues géantes.»
Dans le village de Cerfontaine, qui pourrait être atteint par un tsunami, le bourgmestre Bombled fustige déjà que l’on ne pense qu’aux touristes et pas aux Wallons qui bordent les lacs. «À la Région, on m’a rétorqué que tant que ma commune sera gérée par une majorité absolue MR, on risque de manquer de canots de sauvetage pour équiper tout le monde.»
Le ministre appelle la population au calme: «Nous prenons un arrêté Titanic mais nous invitons la population à ne pas paniquer et, tel l’orchestre bien connu, nous resterons avec elle sur le pont, jusqu’au bout».
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