Éghezée : 115 éoliennes dans un rayon de 15 km
SI tous les projets actuels se concrétisent, le nombre d’éoliennes sera multiplié par quatre dans la région hesbignonne. Crispations.
Publié le 20-02-2013 à 09h28
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Quiconque a déjà roulé ou couru face au vent dans la plaine hesbignonne est convaincu du potentiel éolien de la région.Air Energy, Aspiravi, Luminus…Les grands opérateurs en sont aussi bien conscients et ils passent même sur le grand plateau.Les demandes de permis pour les parcs éoliens se multiplient dans le Nord du Namurois.
Cette montée en puissance est aussi parfois perçue par les populations du coin comme un passage en force avant les élections de 2014. Et lundi soir, certains se sont même sentis carrément méprisés par la société Aspiravi.
L’opérateur basé à Harelbeke a l’intention d’implanter six nouvelles éoliennes, le long de l’E411, à proximité des villages d’Aische-en-Refail et de Liernu. Une réunion d’information était programmée avant-hier, en soirée, aux «Calbassis».
Mais à 19 heures, les participants ont trouvé porte de bois.Une affichette jaune leur signalait que la réunion était postposée: la publicité de ce rendez-vous n’avait pas été assurée dans les règles.
«Aucun responsable de la société n'est là pour l'expliquer aux gens qui se sont déplacés.C'est du mépris», peste un habitant de Meux.
Dans la région hesbignonne, l’initiale bienveillance pour les mâts éoliens s’est muée en agacement.Voire même en crispation.
À Liernu, on explique déjà que la simple annonce d’un futur projet éolien a refroidi singulièrement le candidat acheteur d’un terrain à bâtir.
Mais au-delà des cas particuliers, c'est un ras-le-bol global qui se laisse entendre. «On comprend que pour certains agriculteurs qui louent leur terrain aux promoteurs éoliens, c'est une belle aubaine.Certains ont même parlé de Win for life », explique cet opposant au parc éolien du Ridia à Meux.«Mais les agriculteurs ne sont pas non plus les propriétaires du paysage.» Raidissement.
Car c’est bien là l’enjeu, si la majorité des projets éoliens en cours se concrétisent, c’est l’Openfield de la Hesbaye namuroise qui sera sacrifié. Et tout ça pour du vent, déplorent les opposants.
Trente et un moulins tournent déjà
Lors des premiers projets éoliens, les autorités ont avancé le principe de la covisibilité. Par leur implantation, il aurait été impossible de voir plusieurs parcs éoliens d’un même endroit. On est assez loin du compte.
Et comme l’épingle Marc Wanbecq, l’écoconseiller d’Éghezée, Éghezée se retrouve désormais au centre d’un véritable « nœud » éolien. « Dans un rayon de 15 kilomètres, on ne trouve pas moins de 115 éoliennes, en activité ou en projet», souligne Marc Wanbecq.
En voici la liste:
– en activité: 5entre Les Boscailles et Warisoulx, 17 entre Aische, Grand-Leez et Perwez, 6 entre Gembloux et Sombreffe, 3 à Noville-les Bois.
– en projet: 12 entre Liernu et Aische, 12 dans la plaine de Boneffe, 8 entre Meux et Grand-Leez (Ridia), 4 entre Saint-Germain et Dhuy, 4 entre Marchovelette et Waret, 3 à Spy, 5 à Ernage, 8 à Chastre, 6 à Walhain, 21 à Chaumont-Gistoux.