Gembloux-La Bruyère : Henry dit oui aux 8 éoliennes du Ridias
Des mois de palabres, des communes opposées… Le ministre Henry a tranché. Il y aura 8 éoliennes au Ridias. Le Conseil d‘État devrait faire l’arbitre.
Publié le 24-01-2013 à 07h00
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Aux dernières nouvelles, Philippe Henry devait attendre demain pour se prononcer quant à l'implantation de huit éoliennes entre les villages de Meux, Grand-Leez et Lonzée. Mais c'est finalement hier, aussi brusquement qu'une bourrasque, que le ministre de l'Aménagement du territoire a rendu sa décision. Ce sera «oui ». «Nous avons reçu le rapport de synthèse de l'administration qui, via sa contre-expertise, répondait aux arguments en défaveur du projet. Sur base de cette nouvelle analyse fouillée, le ministre a pu délivrer le permis », explique Pierre Castelain, du cabinet Henry. Ce qui signifie, de manière plus limpide, que le ministre Ecolo décide d'accorder un permis sur recours, en dépit du refus délivreé en première instace par sa propre administration «mais en tenant compte de mesures compensatoires », ajoute son cabinet.
Et tout au long des discussions, les avis défavorables au projet ont fusé de partout. Autant dire que la décision de Philippe Henry est un pavé jeté dans la mare des opposants.
Lors de l’enquête publique clôturée en avril 2012, les citoyens avaient fait connaître leur position en masse. Au final, ce sont 1 408 réclamations (824 pour Gembloux et 584 pour La Bruyère) qui avaient atterri sur la table de l’administration communale de Gembloux. Les deux collèges et leur CCATM respective avaient à leur tour rendu un avis négatif.
Recours au Conseil d’état ?
Le dernier vent de contestation émanait du député MR Gilles Mouyard qui a récemment interpellé le ministre Ecolo à propos de certains «dysfonctionnements » dans le déroulement du projet (voir L’Avenir du 16 janvier 2013). Le député libéral pointait du doigt l’étude d’incidence qui, selon lui, minimisait l’impact paysager des éoliennes sur la Hesbaye namuroise. Arguant notamment l’usage de «photomontages manipulés ». Gilles Mouyard s’étonnait aussi de la position favorable du CWEDD (Conseil wallon de l’Environnement pour le Développement durable). Un organe neutre dont le président, Olivier Guilitte, avait été sollicité dans le cadre du dossier du Ridias… par la société porteuse du projet, Abo-Wind.
«Ce ne sont que des allégations », a réagi Pierre Castelain.
C’est donc la délivrance pour Abo-Wind. Ou presque? En effet, un recours au Conseil d’État reste possible. Ce sera alors à lui de casser ou de confirmer la décision du ministre Henry. À l’heure où s’écrivent ces lignes, on ne savait encore rien de la volonté des opposants à introduire un tel recours… mais on peut fermement supposer que ce sera le cas. Le temps d’accuser le coup.
Certains évoquent déjà la possibilité de lancer une procédure pénale avec à l’appui, le conflit d’intérêt dont ils accusent la CWEDD. Le vent n’a pas fini de souffler en Hesbaye namuroise.