Plan de stationnement régional: «C’est peut-être un éléphant, mais il est là»
Le Plan de stationnement harmonisé bruxellois devrait entrer en application d’ici un ou deux ans. Il prévoit les mêmes règles pour les 19 communes. Et 4 zones différentes. Pour l’opposition MR, le projet de plan «confine à l’amateurisme».
Publié le 10-01-2013 à 07h48
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Aquoi ressemblera le plan de stationnement régional harmonisé?
D'ici le milieu de la décennie, 2014 si tout vas bien, le plan de stationnement régional harmonisé réglementera le stationnement sur l'ensemble du territoire. Donc dans les 19 communes.Le projet adopté par le gouvernement bruxellois juste avant Noël prévoit quatre types de zones avec tarifs et contraintes différenciées pour la période de 10 à 18 heures. Les voici.
La zone rouge
La zone rouge concerne les zone commerciales très fréquentées, comme le centre de Bruxelles ou des zones comme le Parvis de Saint-Gilles, la Chaussée d'Ixelles, Flagey ou la Place Jourdan.Dans ces zones hyper-fréquentées, tout le monde payera après un quart d'heure, comme c'est déjà le cas actuellement dans certaines communes. La première heure coûtera 2€ et la durée sera limitée à 2h.
La zone orange
La zone orange reprend le même principe que la zone rouge.Elle concerne aussi des rues commerçantes ou des rues à fort trafic de transit.Cette fois, la première heure coûtera 1€.La durée sera aussi limitée à 2 heures.
La zone verte
Existant déjà dans plusieurs communes mais à des tarifs différents, la zone verte permettra le stationnement illimité mais moyennant paiement. C'est dans cette zone que des dérogations pour les riverains, les commerçants ou certains type de profession (para-médical, livreurs, professeurs...) seront accordées via les traditionnelles cartes.D'après le projet en discussion, lLes communes pourront y adapter localement le cadre régional.
La zone bleue
La zone bleue est identique à celle que prévoit le code de la route, à savoir qu'elle permet de stationner en fonction d'une durée indiquée par le disque présent à bord de chaque véhicule.
Les cartes riverains
Il y aura deux cartes riverains par ménage. Le tarif de la première est fixé à 5 euros. La seconde coûtera minimum 50 euros. Toute carte supplémentaire coûtera au minimum 200 euros.
Para-médical et entreprises
Les prestataires de soins médicaux urgents pourront disposer d'une carte spécifique valable sur tout le territoire régional, au prix de 200 euros par an. Les personnes handicapées auront aussi une carte spécifique. Pour les entreprises, les cinq premières cartes de dérogation coûteront minimum 150 euros par carte.
Le rôle des communes
Les communes pourront adapter le cadre régional aux spécificités locales. Elles définiront les limites des différentes zones de leur territoire.Elles pourront aussi adapter certains tarifs à la hausse, notamment au niveau des cartes de dérogation, mais jamais à la baisse.
Pour aller plus loin
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«De l'amateurisme»
Ce projet de plan de stationnement de la Région bruxelloise, soumis d'ici peu à enquête publique, a engendré une longue file de questions mercredi après-midi en commission infrastructure du parlement régional. Dans l'opposition, Vincent De Wolf (MR), a pris à contre-sens, la voie d'un enthousiasme très largement partagé de membres de la commission à propos de nouvel outil censé harmoniser des règles jusqu'ici très disparates.
Pour lui, ce n’est qu’un «ensemble de lignes directrices de gestion harmonisée» présentées à la veille de Noël «avec beaucoup d’amateurisme».
Le stationnement pousse la police à intervenir
Au fil des ans, la problématique du stationnement est devenue un dossier très sensible au sein de la classe politique bruxelloise, à la hauteur des difficultés croissantes rencontrées par les habitants dans de nombreux quartiers, pour ranger leur véhicule à proximité de leur domicile, de jour comme de nuit.
Si l’on en croit le député-bourgmestre cdH de Jette Hervé Doyen, c’est même devenu un problème de cohésion sociale, tel qu’en attestent les nombreuses interventions de la police locale que cela suscite.
Comme lui, les députés-bourgmestres d’Anderlecht, d’Auderghem, d’Etterbeek et de Koekelberg avaient tenu à prendre part aux travaux de la commission, mercredi après-midi.
Quid pour le para-médical?
Le plan en projet doit encore être soumis à plusieurs avis et faire l’objet de plans d’actions spécifiques des communes.
Dans la plupart des groupes parlementaires, il a bénéficié d’un accueil globalement positif, même s’il a fait l’objet d’un tir nourri de questions techniques touchant à autant de situations spécifiques.
La ministre du Transport, Brigitte Grouwels (CD&V) y a répondu en soulignant qu’il fallait le considérer comme une boîte à outils susceptible d’évoluer.
«Comme cadeau de Noël, on peut faire mieux», a par contre lancé le chef du groupe MR Vincent De Wolf. Pour lui, on ne voit pas clair sur ce qui a été formellement décidé sur la manière de compenser hors voirie le nombre de places qui auront disparu en voirie, sur le sort réservé aux travailleurs indépendants, au personnel para-médical, aux véhicules de transport scolaire…
«C’est peut-être un éléphant, mais il est là»
Mais dans l’opposition, d’autres se sont montrés satisfaits de l’émergence même tardive de cet instrument.
«Moi je dis enfin un plan! C’est un nouveau-né, c’est peut-être un éléphant, mais il est là», a notamment dit Didier Gosuin (FDF). Celui-ci a souligné le fait que tout n’était pas encore tranché, mais que le document sur la table répondait à un certain nombre de demandes formulées par les bourgmestres.
Une fois n’est pas coutume, Jef Van Damme (sp.a), a félicité la ministre pour «ce pas important» au profit de la mobilité, quelques années après la décision de créer une agence régionale de stationnement, initiée par le ministre socialiste flamand Pascal Smet.