Nocturnes du Sablon: «Les enseignes d’exception sont toujours présentes au Sablon»
Les nocturnes du Sablon s’ouvrent ce jeudi pour quatre soirées. Les chocolatiers et antiquaires de la prestigieuse place bruxelloise se mettent sur leur 31 avec une expo de sapins design conçus par les élèves de La Cambre. Des dégustations de grands chefs sont au menu. De quoi réaffirmer le statut haut de gamme du Sablon alors que certaines enseignes plient bagage.
Publié le 29-11-2012 à 09h01
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Patrick Mestdagh, vous êtes le Président de l’ASBL Sablon quartier des Arts et du Commerce. Comme sur la Grand-Place, vous «osez» des sapins originaux: vous ne craignez pas la polémique?
Polémique, n’exagérons pas! Aujourd’hui, quand certains entreprennent des projets originaux, on en fait systématiquement une polémique. Je trouve le sapin de la Grand-Place très beau. Et notre démarche est en quelque sorte similaire, oui.
Vous avez donc travaillé avec les élèves de La Cambre.
Les étudiants en design environnemental et architecture d’intérieur ont travaillé en résonance avec les commerçants pour réinterpréter le sapin traditionnel. 35 sapins design seront exposés. Ils sont très surprenants mais sans doute moins majestueux que celui de la Grand-Place car les étudiants ont dû composer avec des dossiers techniques stricts en termes de dimension. Pour eux, il s’agit en outre d’un examen et c’est une chance d’exposer comme ça au centre du Sablon.
Vous prévoyez aussi des dégustations. Du street food version gastronomique.
C’est un clin d’oeil à Brusselicious. Des grands chefs seront présents, comme Yves Mattagne du «Sea Grill», Pascal Devalkeneer du «Chalet de la Forêt», Sang-Hoon Degeimbre de «L’Air du Temps» ou Stefan Jacobs et Romain Mouton du «Va Doux Vent», le nouvel étoilé bruxellois… Nous les avons mis au défi de préparer des dégustations haut de gamme pour 8€. Avec comme cahier des charges d’être repu avec 4 portions.
Les établissements HoReCa du Sablon n’y voient pas d’opposition?
Au contraire, ils tablent sur une belle fréquentation. Les visiteurs viendront prendre l’apéritif chez eux, puis s’offriront une ou deux dégustations puis reviendront dans les établissements de la place pour un repas. Et puis, nous n’avons pas prévu de dessert.
Pour les envies sucrées, il restera les trésors des chocolatiers du quartier. Justement, ceux-ci n’éclipsent-ils pas au Sablon les traditionnels antiquaires?
Il faut remettre les choses en place: il y a au Sablon 12 chocolatiers pour 200 commerces. Soit 12%. Sans doute des enseignes internationales comme Nehaus, Godiva et Leonidas ou des chocolatiers prestigieux comme Marcolini et Patrick Rogier sont-ils plus médiatiques et obtiennent-ils davantage de visibilité. Mais le quartier reste avant tout celui des antiquaires et des galeristes, qui ont peut-être moins de moyens publicitaires.
Ceux-ci sont peut-être plus confidentiels et haut de gamme?
Effectivement, chez Marcolini, on peut entrer et se faire plaisir pour 12€. Chez un antiquaire, on peut trouver de la verrerie à quelques centaines d’euros mais on monte tout de suite à une autre échelle, c’est vrai. Mais antiquaires et galeristes restent majoritaires au Sablon et demeurent le poumon du quartier.
Atrium a estimé dans Le Soir que le statut haut de gamme du Sablon s’étiolait. Avec comme preuve le départ de la maison de vente Pierre Berger ou celui d’Emporio Armani vers le haut de la Ville et le Boulevard de Waterloo.
Je pense que ce sont des propos quelque peu maladroits qui ont été tempérés dès le lendemain chez vos confrères de TéléBruxelles. Les enseignes d’exception sont toujours présentes. D’ailleurs, le lieu occupé par Armani a été repris dès son départ par Ethan Allen, grande enseigne américaine de décoration et ameublement qui implante au Sablon son premier «store» d’Europe. Et puis au niveau fréquentation, nous restons la seconde place bruxelloise après la Grand-Place.
N’y a-t-il pas de plus en plus d’établissements HoReCa au Sablon?
Impossible: une directive de la Ville de Bruxelles a fixé le nombre de bars et restaurants autorisés au Sablon. Si quelqu’un veut s’installer, il doit dès lors reprendre un établissement existant.
La question du parking à ciel ouvert revient aussi avec régularité.
Le problème de ce parking au centre de la Place existe depuis 10 ans. La nouvelle majorité à la Ville entre en fonction bientôt et nous devons avoir une vraie réflexion au plus vite. A terme, nous aimerions ne plus avoir ces 60 voitures entre les arbres. Mais cela implique de créer 200 places ailleurs. Il faudra trouver cet endroit.
+ Nocturnes du Sablon, de jeudi à samedi jusqu’à 23h et dimanche de 12h à 17h. Vente de jetons de dégustation (8€) dans les commerces participants. www.sablon-bruxelles.com