Pas de « perpétuité compulsive »
La vérité judiciaire s’est exprimée ce vendredi 15 septembre en soirée. Les peines à l’égard des 8 coupables des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 (pour leur aide directe au projet ou pour leur participation aux activités du groupe terroriste) ont été prononcées.
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- Publié le 16-09-2023 à 09h08
- Mis à jour le 16-09-2023 à 09h09
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Dans la foulée d’un tel moment d’émotions, il serait déplacé de venir tirer un bilan sur la justesse du jugement. La vérité est là et, en Belgique, elle est sans appel. Sauf si la défense décide de se pourvoir en cassation. Et c’est une possibilité qu’il ne faut pas balayer car, précisément, certains avocats de la défense s’opposaient sur base de l’article 62 à ce qu’une peine supplémentaire soit prononcée en plus de celle des attentats de Paris.
Le parquet n’avait pas fait dans la demi-mesure en requérant le maximum pour chacun des gars du box des accusés. Le jury, composé de 12 jurés populaires et de 3 magistrats, n’aura pas suivi cette "perpétuité compulsive", comme l’avait évoqué un avocat de la défense.
De même, les avocats de la défense s’étaient unanimement levés contre la réquisition de priver tous les Belges possédant une double nationalité de leur carte d’identité belge. Les débats avaient été très nourris sur cet aspect et mettaient en lumière une justice qui pouvait sanctionner plus sévèrement en fonction de la nationalité de l’accusé reconnu coupable. C’est du "racisme", avait plaidé un avocat. Tous les coupables conserveront leur nationalité : c’est un signe plus que symbolique.
Les avocats de la défense et leurs clients devront se satisfaire de cette vérité judiciaire. Et il en va de même pour les victimes. Trop sévère ou pas assez, le débat n’est plus là. Chaque partie devra se contenter de ce jugement pour se reconstruire. Pour de nombreuses victimes, vu l’assistance globalement faible tout au long de ces 12 mois de procédure, le procès n’était probablement pas une fin en soi. Le processus de reconstruction avait probablement été entamé bien avant le début de cette cour d’assises. Mais certains s’accrochaient à ce moment pour enfin tourner la page. Tout comme leur vie a été marquée à jamais par le 22 mars 2016, on peut espérer que ce 15 septembre 2023 constituera un moment tout aussi capital dans leur vie.