L'édito: l'avenir des Engagés, une ambition qui apparaît floue
Débandade chez Les Engagés ? Et alors ? !
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- Publié le 12-09-2023 à 06h00
- Mis à jour le 12-09-2023 à 07h23
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Jusqu’à cet été, les départs – annoncé de Céline Frémault et actés de Bertin Mampaka ou Véronique Lefrancq – avaient surtout labouré le terreau bruxellois du parti, c’est-à-dire là où il était apparu ces dernières années le plus en perdition.
Mais avec Catherine Fonck, cheffe de groupe à la Chambre, et André Antoine, le plus expérimenté des députés francophones, ce sont cette fois deux poids lourds et deux "machines à voix" de l’ancrage wallon du parti qui ont annoncé ces dernières semaines vouloir faire un pas de côté. De quoi renforcer cette image d’un " déclin continu et difficile à inverser en termes de tendance", comme l’observe le politologue du CRISP Benjamin Biard.
Du reste, dans le contexte assumé de "régénération" dans lequel s’est engagé celui qui se définit aujourd’hui comme un "mouvement politique positif, citoyen et participatif" plutôt qu’un parti, la chose n’apparaît, au final, que plus logique.
Car comment faire grandir un projet qui se veut disruptif s’il est porté par des visages qui incarnent précisément ce modèle auquel le mouvement dit ne plus croire aujourd’hui ?
Catherine Fonck et André Antoine – si l’avenir confirme leurs propos de cet été – auraient-ils pu jouer un rôle futur dans ce projet, au regard tant des valeurs qu’ils défendent que de l’expérience politique qu’ils drainent ? Certainement. Mais plus que les visages, c’est aujourd’hui le cœur du projet des Engagés qui se retrouve à la croisée des chemins.
Dans une société autrefois très pilarisée autour de quelques grandes questions seulement, l’antique PSC faisait figure d’incontournable. Mais dans la société actuelle, polarisée cette fois autour d’une multitude de fractions, le message et la place qu’ambitionnent d’occuper Les Engagés apparaissent flous.
Le centre de l’échiquier politique est occupé de facto par l’ensemble des formations, qui, si elles s’affrontent parfois violemment, n’ont d’autre choix que celui de s’y réunir pour faire grandir leurs projets au gré des nécessaires compromis. De quoi rendre obsolète la présence d’un parti spécifiquement "centriste" ?
Au sein de notre société, où il apparaît parfois plus facile de haïr que de réfléchir, il y a pourtant – et il doit absolument rester – une place pour la nuance. Mais la politique est-elle encore le véritable reflet de notre société ?