Intéresser n’est pas convaincre
Comment intéresser les jeunes lorsque vous êtes candidat en politique ? La formule est simple.
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- Publié le 09-09-2023 à 06h00
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D’abord, créez un compte TikTok.
Ensuite, partagez-y quelques courtes vidéos : une danse exécutée dans votre bureau, quelques exercices réalisés à la salle de gym, une bière affonnée avec l’équipe de foot locale…
Enfin, n’oubliez pas de répondre à leurs questions, de demeurer présent sur le terrain, de serrer des mains et de discuter de tout et de rien – et de préférence : de rien.
Car c’est aujourd’hui ce type de communication, à la fois directe et dépolitisée, qui intéresse les jeunes. Ou en tout cas, qui capte leur attention et les socialise à la politique.
Un brin stéréotypé ? On vous l’accorde. Car s’ils avouent un désintérêt général pour la politique dans sa dimension institutionnelle, les jeunes n’en restent pas moins attentifs – voire engagés – vis-à-vis des enjeux de société qui les concernent.
Ainsi, ceux qui se retrouveront pour la première fois de leur vie dans un isoloir lors des élections de juin prochain sont les jeunes qui, voici quatre ans, marchaient pour le climat dans les rues de toutes les grandes villes belges, inquiets pour leur avenir et surtout celui de leur planète ; ce sont ceux qui, voici deux ans, manifestaient sur les réseaux sociaux leur désir de liberté et de rencontre, à l’heure où le lockdown sanitaire les maintenait enfermés loin de leurs amis et de leur émancipation. Ce sont ceux qui, aujourd’hui, constatent que, s’ils leur parlent abondamment sur ces mêmes réseaux, les politiques ne les écoutent pas, ne les entendent pas. Et en utilisant tous les mêmes vecteurs de communication, de langage, contribuent à les perdre et à les maintenir dans le flou.
Ce sont pourtant ces jeunes, flanqués d’un idéal de société dans leur sac à dos, désabusés par l’absence d’impact de leurs actions, mais conscients – à défaut d’être réellement informés – de la plupart des enjeux, qui influenceront à coup de centaines de milliers de bulletins de vote, les résultats des urnes.
Mais il ne faudrait pas se tromper.
Si, historiquement, l’opinion des primo-votants se traduit par un vote centrifuge, il n’existe pas UN "vote jeune". Il évolue, fluctue, varie, notamment en fonction du capital scolaire amassé.
Si intéresser n’est donc pas convaincre, éduquer, par contre, est la clé d’un vote éclairé.