Derrière les insurgés du Capitole, des miliciens d'extrême droite. Et derrière eux: Trump
Le procès de l'ancien président américain en marge de l'assaut sur le Capitole le 6 janvier 2021 se présente en sa défaveur après les peines prononcées contre certains de ses plus fervents supporters.
- Publié le 06-09-2023 à 17h04
- Mis à jour le 06-09-2023 à 17h05
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Conspirer : "S’entendre à plusieurs pour renverser un régime, une personnalité", dit le dictionnaire Larousse. C’est bien de cela qu’est accusé Donald Trump à propos de l’assaut sur le Capitole le 6 janvier 2021, alors que la certification des résultats de l’élection qu’il avait perdue était en cours.
Son procès en la matière, à l’issue duquel un grand jury devra décider s’il est coupable ou non, est fixé au 4 mars prochain. Et il n’augure rien de bon : les condamnations des leaders émeutiers qui sont en train de tomber donnent une idée de l’ampleur de la peine dont pourrait écoper l’ancien président, même si lui-même n’a pas participé directement à cet assaut contre des élus du peuple.
À cet égard, les 22 ans de prison que vient de prendre Enrique Tarrio, leader d’une milice suprémaciste et fervent supporter de Trump, donnent à réfléchir. Comme l’ancien président, il n’était pas avec "ses gars" le 6 janvier 2021. Mais il a bel et bien poussé à l’insurrection, fort de sa position de "leader", comme l’a fait remarquer le juge Timothy Kelly, qui lui a infligé cette lourde peine et a rappelé que la Constitution américaine a été écrite pour se prémunir de ce genre de chose. Mais qu’a fait Tarrio, exactement ? Il a incité "ses gars", lui le "général" de sa milice, comme l’a rappelé le procureur, à assaillir le temple de la démocratie américaine. Ces mots exacts, au moment de l’assaut, posté à distance via un réseau social : "Fier de mes gars et de mon pays. Ne foutez pas le camp."
Dans un pays où la liberté d’opinion est sacrée, le juge Kelly a estimé que les propos de M. Tarrio allaient au-delà, et lui a infligé une peine extrêmement lourde. Dès lors, que va penser le grand jury des mots prononcés par Trump ce jour-là, presque au même moment que lui ? "Nous ne reprendrons jamais notre pays en étant faible ; il faut montrer sa force, il faut être fort..." Comment ne pas songer qu’il s’est agi d’un complot, un vrai, ourdi par le plus complotiste des présidents américains ?
Le verdict le dira. Mais pour les jurés, ce ne sera pas si simple de trancher. Les avocats de Trump ne manqueront pas de souligner que l’ancien président a finalement appelé les insurgés à rentrer chez eux, en ce funeste 6 janvier 2021. Il était, évidemment, beaucoup trop tard.