Bon d’État: l'occasion pour l'épargnant d'envoyer un avertissement aux banques
L'offre de souscription aux bons d’État de l'Agence de la Dette se veut plus généreuse que celle des banques. En y souscrivant, l'épargnant peut aussi envoyer un message aux banques.
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- Publié le 22-08-2023 à 18h01
- Mis à jour le 22-08-2023 à 18h33
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Une petite rawette, mais une rawette quand même. En offrant une rémunération nette de 2,81% pour son prochain bon d’État, le gouvernement, au travers de l’Agence fédérale de la Dette, fait un cadeau à l’épargnant. Une petite dringuelle qui se veut surtout symbolique. Le taux arrêté (3,30% bruts) est finalement moindre que celui, un temps cité, de 4%. Mais, même en déduisant le précompte mobilier ramené à 15%, ce taux reste plus attractif que ceux proposés par les banques commerciales.
Un épargnant qui investirait 5 000 euros dans ce produit financier récupérerait 15 euros de plus que s’il avait confié le même montant à la banque Santander (meilleure offre du marché mardi).
L’épargnant ressort donc gagnant. D’autant que la durée du placement, un an seulement, est relativement brève et similaire à celle requise pour toucher la prime de fidélité offerte par les banques.
Le gouvernement tire également son épingle du jeu. D’un point de vue financier, il se finance à moindre coût que s’il sollicitait le marché et réalise donc des économies.
Symboliquement, la Vivaldi marque aussi des points auprès des citoyens quelques semaines après avoir échoué à s’entendre sur une réforme fiscale censée rendre du pouvoir d’achat aux travailleurs. Mais quelques mois aussi avant les élections…
Surtout, l’exécutif fait un pied de nez aux banques, sous pression depuis plusieurs semaines, pour qu’elles relèvent leurs taux. À défaut de les obliger par voie législative (la BNB avait remis un avis négatif), le gouvernement a préféré proposer une offre concurrente.
Si un mouvement de revalorisation des taux d’épargne s’est depuis amorcé, il est resté timide au regard des bénéfices records annoncés ces derniers jours, notamment par KBC. L’initiative du gouvernement pourrait inciter certaines banques à relever leur rémunération de l’épargne de peur de perdre des clients. Cela dépendra probablement de l’ampleur de la souscription à cette émission. En 2011, les Belges avaient souscrit à hauteur de 5,7 milliards au "bon Leterme". Un chiffre qui avait dépassé les espérances. En récidivant, les épargnants belges enverraient un avertissement sans frais aux banques en leur rappelant que c’est, en partie, avec leur argent qu’elles réalisent des résultats exceptionnels.