Comptes épargne: en finir avec l'indécence
Un édito de Guillaume Barkhuysen
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- Publié le 07-06-2023 à 21h21
- Mis à jour le 07-06-2023 à 21h36
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Quand il s’agit de séduire le client, les grandes banques ne manquent jamais d’imagination. Elles n’hésitent pas à mettre en avant «l’amour», la «confiance», leur présence dans «un monde qui change» ou encore la «facilité» qu’elles pourraient apporter dans notre vie quotidienne.
Mais derrière ces slogans publicitaires, la réalité est tout autre. Car si le Belge reste fidèle à ses institutions financières, il a dû faire face à de grosses déconvenues ces dernières années.
Il y a d’abord eu la disparition massive des distributeurs d’argent. Suivie par la disparition des agences physiques, relais pourtant important entre une banque et une partie de la clientèle, qui lorsqu’elles existent encore ne sont souvent accessibles que sur rendez-vous. Ce qui oblige certains clients, notamment les personnes âgées, à parcourir de longues distances pour effectuer des opérations très basiques.
Enfin, certaines banques ont carrément supprimé les conseillers attitrés, qui permettaient pourtant de guider des clients qu’ils connaissaient dans l’offre labyrinthique des crédits et autres formules d’investissement.
Ne soyons pas naïfs : la digitalisation de la société a profondément changé nos habitudes de consommation. De plus, l’apparition des services en ligne, des smartphones et des facilités de paiement a bouleversé notre rapport personnel à l’argent. Le tout, au milieu d’un secteur économique qui a dû s’adapter, en quatrième vitesse aux nouvelles réalités imposées par les crises sanitaire et énergétique.
Mais dans une conjoncture si changeante, où de nombreuses entreprises ont dû se serrer la ceinture, force est de constater que les banques ont réussi à s’adapter tout en engrangeant de plantureux bénéfices. 2022 a même été une année de tous les records pour le secteur.
Prêts bancaires, crédits hypothécaires… Toute modification des taux directeurs par la Banque centrale européenne est censée se refléter dans les produits proposés aux entreprises et aux particuliers.
Hélas, il existe en Belgique un village gaulois qui résiste encore et toujours : le compte épargne. Dans un tel contexte, la frilosité avec laquelle nos banques adaptent leurs taux d’intérêt sur les dépôts semble relever purement et simplement de l’indécence.