La puissance contestée du G7
Présent ce week-end à Hiroshima, au Japon, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu ce pourquoi il était venu au sommet du G7: de nouvelles promesses d’aide militaire, dont, notamment de futures livraisons d’avions de combat F-16.
Publié le 22-05-2023 à 06h00
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Au-delà de cette nouvelle, qui a pris le dessus sur tous les autres sujets en matière d’économie, d’énergie et d’environnement, une question se pose: le Groupe des 7, à savoir les sept pays démocratiques les plus industrialisés au monde (les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada, avec l’Union européenne en invitée permanente), est-il bien encore légitime pour prendre ce type de décision plutôt qu’une organisation comme l’OTAN ?
En cinquante ans, l’influence de ce forum s’est en effet estompée alors que le poids économique de ses membres est passé de deux tiers du PIB mondial dans les années 90 à moins de 45 % aujourd’hui. Pour rééquilibrer la balance, certaines puissances émergentes ont dès lors été invitées cette année. Mais pas la Russie bien évidemment, qui en faisait partie de 1998 à 2014 avant d’en être exclue suite à l’annexion de la Crimée. Ni la Chine, qui se pose de plus en plus comme allié de la Russie.
Dans ce cadre, obtenir l’appui diplomatique de pays comme l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil est, certes, un pas en avant, même si les promesses se révèlent très timides. Mais pour sortir de la crise internationale dans laquelle notre monde s’enfonce inexorablement, il semble nécessaire que ce fameux G7 s’élargisse à ces pays émergents, afin de représenter au minimum la moitié de la puissance mondiale, que ce soit au niveau économique ou militaire. Sans quoi ce G7 se fera irrémédiablement déborder par les cinq pays composant le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ce qui est d’ailleurs déjà le cas à certains points de vue, notamment en matière démographique.
Bref, si le G7 veut garder la main, il aurait plutôt intérêt à s’élargir plutôt que d’essayer de démontrer sa suprématie à tout prix. Il en va de la sécurité mondiale, y compris en matière nucléaire. En ce sens, 78 ans plus tard, la tenue de ce sommet à Hiroshima est bien plus qu’un symbole.