Vendre la peau de l’électeur…
Démissions ministérielles, polémiques à répétition, problèmes de gouvernance et d’utilisation correcte des deniers publics, affaires de corruption présumée, slogans chocs et discours endiablés lors du 1er mai… Depuis plusieurs semaines, il règne une véritable atmosphère de campagne électorale en Belgique. Ce week-end, plusieurs partis ont réuni leurs troupes pour définir la stratégie et leur programme en vue d’un scrutin qui aura probablement lieu… dans 391 jours.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FGY36ALOQRAQRGALEYTEGP3SDQ.jpg)
Publié le 14-05-2023 à 20h22 - Mis à jour le 15-05-2023 à 07h08
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/Y2NGNEZAXZD37BXVYGSGGQWHCI.jpg)
Mais s’il faut encore 391 fois dormir avant de connaître les nouveaux rapports de force, certains partis semblent déjà penser ouvertement à l’après-scrutin.
Ainsi, le président de la N-VA, Bart De Wever, a annoncé qu’il souhaitait, au lendemain du scrutin, mettre rapidement en place un mini-cabinet fédéral avec les partis les plus importants de Wallonie et de Bruxelles. Le président des nationalistes flamands voit dans cette solution une alternative aux longues périodes d’affaires courantes. Et il se tourne explicitement vers le PS pour former ce mini-cabinet.
De son côté, l’Open Vld annonce qu’il envisage d’autres options que la poursuite de l’actuelle Vivaldi, qui associe sept partis au niveau fédéral. Interrogé dans De Zevende Dag, le débat dominical diffusé sur VRT 1, Egbert Lachaert a annoncé qu’un accord était "parfaitement possible avec la N-VA ou d’autres partis".
Dans cette interview, le président des libéraux flamands a d’ailleurs laissé clairement la paternité de l’idée d’une Vivaldi II à Paul Magnette, président du PS.
À cela, il faut ajouter les déclarations de Conner Rousseau, président de Vooruit, qui dès janvier s’est posé en partenaire possible de la N-VA pour 2024. Depuis, le président des socialistes flamands s’est, semble-t-il, lancé dans ce qui ressemble à un jeu de séduction vis-à-vis des nationalistes flamands.
Certes, les 22 mois sans gouvernement de plein exercice vécus entre 2018 et 2020 n’ont pas permis à la Belgique de prendre de l’avance sur des dossiers majeurs. Tout comme les longues périodes d’affaires courantes vécues ces 20 dernières années. Mais si l’on souhaite restaurer la confiance du citoyen dans notre système démocratique, est-il véritablement nécessaire de lui donner cette désagréable impression que son vote… ne serait au final que très accessoire ?