Edito | Tarabella : sa reconstruction médiatique
Opération com’osée, réussie et opportuniste pour Marc Tarabella qui a décidé de livrer ses émotions face à un parterre médiatique bien garni.
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Publié le 11-05-2023 à 10h33 - Mis à jour le 11-05-2023 à 10h49
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Il n’aura pas fallu 24 h pour que l’eurodéputé socialiste – inculpé dans l’affaire de corruption dite du Qatargate – convoque la presse dans la foulée de la levée de sa détention préventive.
C’est un homme affecté, sincère dans ses émotions qui a lu un texte dont il s’était interdit de sortir. Interdiction aussi pour les journalistes de poser des questions au député bourgmestre d’Anthisnes. Conclusion de cet événement médiatique majeur: il s’agissait avant tout d’une communication plutôt que d’un échange avec la presse sur certains aspects du dossier qui méritaient de la contradiction.
À l’évidence, cet exercice de communication n’était pas banal ni évident à assumer. L’empressement à communiquer, l’incapacité à se poser quelques jours pour trouver la sérénité (le bracelet électronique ayant été retiré mardi soir à la prison de Marche) traduisent une volonté de l’homme à produire un message pour tenter de restaurer son image salement écornée.
Ceux qui connaissent bien l’eurodéputé peinent à voir en lui un coupable. Non pas parce que l’amour – ou l’amitié – rend aveugle, mais parce que ça ne colle pas au personnage. Mais ça ne le disculpe pas pour autant. En communiquant de manière si rapide, en s’assurant bien de ne jamais trébucher sur le fond du dossier, Tarabella profitait de cette caisse de résonance pour poser la première brique de sa reconstruction médiatique mais aussi de son image de politicien de terrain et du terroir.
Pourquoi son point de vue sur le Qatar a-t-il soudainement basculé, pourquoi ne pas avoir déclaré un voyage au Qatar ? Cela ne faisait pas partie du texte lu par l’eurodéputé et encore moins des questions des journalistes.
Il aurait été imprudent pour Tarabella – toujours inculpé dans ce dossier – d’aborder l’enquête. Alors c’est l’homme blessé qui a parlé, c’est l’homme humilié qui a pleuré, c’est l’ami et le politicien de proximité qui a communiqué vers ceux qui l’ont soutenu. Et derrière, l’enquête se poursuit…