L’immobilier, un terrain miné
Devenir propriétaire tient véritablement de la gageure pour les jeunes qui se lancent dans la vie active. Comme vous pourrez le lire par ailleurs dans notre dossier, une mensualité de 1 000 euros vous permet d’emprunter quelque 200 000 euros sur 25 ans, contre plus de 250 000 euros il y a un an à peine. Or, dans le même temps, les prix ont grimpé de plus de 10% suite à l’inflation. Sans oublier que les banques ont restreint l’octroi des crédits, avec l’apport obligatoire de 10% en fonds propres.
Publié le 08-05-2023 à 06h00
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Dans ce cadre, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que les demandes (et les octrois) de crédits hypothécaires sont en train de chuter. Mais aussi que le "piège" immobilier est en train de se refermer sur les nombreux acquéreurs qui ont obtenu leur prêt à un taux variable, et non fixe.
Si le Belge a une brique dans le ventre, celle-ci devient ainsi difficile, voire impossible à avaler. Ce qui ne risque pas de s’arranger dans les prochains mois, la Banque Centrale Européenne (BCE) ayant à nouveau relevé ses taux il y a quelques jours, ceux-ci étant au plus haut depuis octobre 2008, correspondant à la dernière grosse crise financière. Le secteur immobilier va dès lors continuer à boire la tasse, avec un nombre minimum de transactions. Ce qui va durer d’autant plus longtemps que le prix des locations continue, lui aussi, à monter via l’indexation, diminuant d’autant les ressources des candidats acquéreurs.
Bref, le secteur immobilier devient de plus en plus un terrain miné qui risque d’exploser au moment où trop grand nombre de personnes ne parviendront plus à rembourser son crédit, ou même payer son loyer, suite à la perte d’un emploi ou autre.
Si les différentes fédérations actives dans le secteur immobilier ne se veulent pas alarmistes pour l’instant – ce qui ne ferait qu’accentuer le problème –, elles jugent cependant la situation préoccupante. Ne nous emballons cependant pas trop vite: le marché immobilier vient de connaître une longue période de taux très bas, la situation actuelle n’étant qu’un rééquilibrage des choses. Et si les acheteurs ont moins de moyens financiers, à un moment donné, les prix des biens immobiliers finiront bien par diminuer un peu. À moins d’être un investisseur multi-propriétaire, ce n’est sans doute pas plus mal.