Le couronnement d’une vie
Charles a 74 ans, Camilla Parker Bowles, 75 ans. Sous le feu des projecteurs depuis de très longues années, ils ont attendu patiemment leur couronnement, celui de la reine consort faisant par ailleurs encore débat auprès d’une grande partie de la population britannique.
Publié le 06-05-2023 à 06h00
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De son côté, Charles III a été préparé à ce moment dès l’âge de… 3 ans, lorsqu’il est devenu le prince héritier alors que sa mère Elizabeth II est montée sur le trône. Septante ans plus tard, son avènement ne survient pas à la meilleure époque. La monarchie britannique paraît en effet plus fragile que jamais, tandis que son rôle est remis en question tant au niveau national qu’international. Brexit, guerre en Ukraine, concurrence économique entre grandes puissances, inflation : dans cette période trouble, la royauté doit trouver un nouveau point d’équilibre du côté de Buckingham Palace, où une trop grande démonstration de faste sera diversement appréciée. Et ce d’autant que Charles III et Camilla ne représentent pas vraiment le renouveau de la monarchie, au contraire du prince William et de Kate Middleton, nettement plus proches des Britanniques en général, et des Londoniens en particulier.
Dans ce cadre, Charles III devait-il refuser ce couronnement ? Non, bien sûr. Il a d’ailleurs eu le temps de méditer sur son rôle, à la tête d’un Royaume en quête d’unité et d’un positionnement toujours très problématique vis-à-vis de ses voisins européens.
Le contexte invite à beaucoup de prudence. Le roi a d’ailleurs envoyé un signal de sobriété sur le train de vie royal, au prix de quelques dissensions familiales, notamment avec son fils Harry. Ses voyages en Allemagne, et bientôt en France (après le report pour cause de manifestations à Paris) sont un signe de rapprochement avec l’Europe.
Charles III bénéficie par ailleurs d’une réelle crédibilité en matière d’environnement, alors qu’il en a fait une bataille personnelle depuis des décennies. Nul doute que ses conseillers sauront l’exploiter à bon escient dans le cadre de la lutte climatique qui s’annonce plus prioritaire que jamais. Dans un premier temps, cela permettrait en tout cas d’éviter la douche froide à cette monarchie d’apparat, qui reste l’un des derniers symboles d’unité dans nos sociétés plus divisées que jamais. Est-ce suffisant pour la maintenir en l’état ? Peut-être. Mais certainement pas à n’importe quel prix.