Une fiscalité manquée
Ceux qui attendaient une réforme de la fiscalité automobile wallonne ambitieuse, réaliste tout en faisant la part belle à l’environnement, en seront pour leur frais. Le gouvernement d’Elio Di Rupo a placé ses ambitions en vitesse de croisière "zone 30", accouchant d’une mesurette qui ne changera pas fondamentalement la mobilité future.
Publié le 28-04-2023 à 18h14 - Mis à jour le 28-04-2023 à 18h28
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Il renonce à imaginer une taxe de circulation réduisant les niveaux de pollution, préférant conserver la mouture actuelle complètement dépassée. Cela fait des années que la Flandre a fondé sa fiscalité sur des critères environnementaux. En Wallonie, on en est toujours à taxer les voitures en fonction de la puissance fiscale, dépendant de la cylindrée du moteur. Autre temps ! Le seul point positif est que le projet initial était tellement "imbuvable" qu’il valait mieux qu’il soit abandonné.
Le Wallonie se contentera donc de modifier la taxe de mise en circulation, celle qu’on ne paie qu’une fois, lors de l’immatriculation de son véhicule. Ce sera pour juillet 2025, histoire de ne pas trop fâcher l’automobiliste avant les prochaines élections. Mais là encore, on peut s’interroger sur les fondements du projet. Le gouvernement wallon annonce, fièrement, qu’il s’agit de favoriser l’achat de véhicules neufs ou d’occasion moins lourds, moins puissants et émettant moins de CO2. On peut s’interroger sur l’intention écologique quand on constate, dans les tableaux anticipatifs fournis par le cabinet ministériel, qu’une berline diesel peut avoir une TMC dix fois moindre qu’une électrique à peine plus grande.
Alors oui, le gouvernement wallon a prévu des accommodements, histoire de compenser quelque peu la TMC des voitures hybrides, notamment… qui resteront "plombées" par la taxe de circulation annuelle. Une réduction de 100 € sera aussi appliquée pour les familles nombreuses. Cosmétique que cela.
Au final, la Wallonie, qui mise sur des rentrées fiscales inchangées, se contente de surtaxer les véhicules plaisirs, que l’on pouvait encore s’offrir quand ils avaient pris un peu d’âge. La TMC future va d’un plancher de 50 € à un plafond de… 9 000 €. De quoi réserver les voitures les plus attractives à ceux qui ont les moyens de se les offrir sans broncher. Les voitures électriques sont chères à l’achat, elles ne le seront pas moins. Rien ne change, au final, dans cette politique de mobilité ni sociale, ni vraiment environnementaliste.