Démission de Sarah Schlitz : le piège des narratifs trop simples
Un édito de Guillaume Barkhuysen
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Publié le 26-04-2023 à 19h59 - Mis à jour le 27-04-2023 à 06h51
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Le recours aux contes de fée est un classique de la communication politique. Quand la situation est trop complexe, les communicants préfèrent évoquer des schémas narratifs binaires, où les gentils sont attaqués, même parfois terrassés, par de vilains méchants.
La séquence qui entoure la démission de Sarah Schlitz n’échappe pas à cette triste règle. Face à la presse, l’ex-secrétaire d’État a dressé son bilan personnel. Elle n’a d’ailleurs pas à rougir de celui-ci, tant il semble plus important que les maigres bilans de certains de ses ex-collègues de gouvernement.
Mais Sarah Schlitz a préféré fuir les questions des journalistes. Préférant laisser circuler dans l’opinion publique, et sur les réseaux sociaux, qu’il s’agit avant tout d’une triste victoire du sexisme et du patriarcat.
Ne soyons pas dupes. Oui, la politique est un monde machiste, dans lequel les femmes ont longtemps été reléguées aux seconds rôles. Bien sûr, Sarah Schlitz incarnait en matière d’égalité des chances une ligne politique qui faisait d’elle une cible de choix pour la N-VA ou le MR. Ces partis qui ont décidé de faire de la lutte contre les mouvements idéologiques qu’ils qualifient de "woke" un enjeu pour les prochaines élections.
Mais réduire cette séquence à une simple victoire du patriarcat est aussi très dérangeant et probablement faux. Car les griefs à l’encontre de Sarah Schlitz se sont multipliés. Outre une maîtrise très approximative du néerlandais et des polémiques à répétition, il semble y avoir eu une forme de laisser-aller dans la gestion de son cabinet ministériel.
L’affaire de ce logo personnel, tant dans la communication extérieure de la secrétaire d’État que dans les explications qu’elle a fournie au Parlement, semble être l’indicateur d’une certaine forme de légèreté dans les prises de décision. Un amateurisme confirmé par les communications problématiques de l’une de ses collaboratrices sur les réseaux sociaux à l’encontre du député N-VA Sander Loones.
On a souvent reproché à François Hollande de ne pas avoir su revêtir le costume de président de la République. Par un côté très militant dans l’exercice de son mandat, Sarah Schlitz n’a probablement pas su se placer à la hauteur que requiert l’exercice de la fonction de secrétaire d’État. Aujourd’hui, elle le paie "cash".