Une charte de bonne gouvernance et de transparence: l'histoire se répète
Lassé des scandales à répétition qui secouent la politique belge, le parti DéFI avance sa proposition: une charte en 25 points visant à redorer l’image ternie des politiques. L’initiative est louable. Le Qatargate, l’affaire du greffier ou le scandale des compléments de pension illégaux à la Chambre ont fait le lit des populistes. Autant de révélations qui écœurent la population et salissent la réputation de toutes celles et ceux qui s’investissent honnêtement pour la chose publique. Le constat n’est pourtant pas neuf et rappelle que l’histoire tend à se répéter.
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- Publié le 16-04-2023 à 22h30
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Tout le monde a encore en tête la colère noire d’Elio Di Rupo qui voulait "traquer" les "parvenus" de Charleroi lors de la révélation des affaires ayant secoué la cité en 2005. Ou encore le coup de gueule de Paul Magnette, débauché par le Montois pour faire le ménage à Charleroi, s’exclamant dix ans plus tard: "Un mandat public, ce n’est pas Win For Life". On était au plus fort de l’affaire Nethys. La population apprenait avec stupeur que des dizaines de mandataires avaient perçu des jetons de présence pour des réunions fantoches. Là encore, les promesses de changement ont déferlé. Depuis, de nouvelles affaires ont sérieusement entamé la patience des citoyens.
Si les propositions de DéFI vont dans le bon sens, elles ne sont pas neuves. Décumul, réduction du nombre de parlementaires, mise au régime des cabinets, écrémage des organismes d’intérêt public, etc. Ces mesures ont déjà été mises sur la table par le passé mais n’ont que très (trop) rarement été transformées d’un point de vue législatif. Et quand elles entrent en vigueur, des stratagèmes sont vite trouvés pour les contourner, jusque dans les partis se présentant comme les champions de la bonne gestion.
Prenez Bart De Wever et Jean-Marc Nollet. On ne compte plus les dérogations octroyées au premier pour rester à son poste de président de la N-VA, qu’il occupe depuis 2004, alors que les statuts prévoient un maximum de deux mandats de trois ans. Quant au second, il occupe sans discontinuité depuis 1999 des postes de premier plan (député, ministre, président de parti) dans un parti qui prône la limitation des mandats. Autant de contradictions qu’une "charte", aussi ambitieuse soit-elle, ne pourra éviter, puisqu’elle peut toujours être contournée. Seules des règles inscrites dans le marbre législatif permettront de réellement faire bouger les choses.