Legoland: du rêve au cauchemar

C’est avec une simple machine à mouler le plastique que le charpentier danois, Ole Kirk Christiansen, a créé les Lego en 1947. Il était sans doute loin d’imaginer que sa créativité allait permettre à des millions d’enfants à travers le monde de rêver.  Une invention géniale qui est par contre synonyme de cauchemar pour des dizaines de décideurs wallons. 

Legoland n'ouvrira pas de parc à Gosselies: l'édito de Guillaume Barkhuysen.
Legoland n'ouvrira pas de parc à Gosselies: l'édito de Guillaume Barkhuysen. ©Belga / Jacques Duchateau

D’un simple coup de tractopelle, le groupe Merlin Entertainment a jeté à la poubelle son ambitieux projet d’ouvrir, sur l’ancien site de Caterpillar Gosselies, un nouveau parc d’attractions Legoland. Il faudra faire une croix sur les 1000 emplois que ce nouveau site touristique aurait pu générer.

Et plus largement, cette décision unilatérale porte un coup dur à la dynamique lancée, depuis plusieurs années, par le monde politique et économique pour reconvertir le Pays noir en terre d’avenir.

Si le coup est plutôt difficile à encaisser, c’est parce que les 100 hectares du site de Caterpillar Gosselies ont déjà été le théâtre d’une première désillusion.

En octobre 2018, l’arrivée d’un constructeur automobile chinois avait été annoncée en grande pompe.

Là aussi, la Wallonie, via son bras armé, la Sogepa, allait co-investir pour que ThunderPower puisse fabriquer, sur le site carolo, une petite voiture nommée Chloé. Mais sœur Anne aura beau attendre, elle ne verra jamais Chloé venir…

Heureusement, tant pour ThunderPower que pour Legoland, il n’y a pas de bain de sang social à déplorer derrière cette triste décision. Certains semblent tentés de trouver un bouc émissaire, un coupable tout désigné. Mais dans un contexte morose, sur fond de guerre en Ukraine et d’incertitudes économiques, il ne semble pas illogique qu’un investisseur se rétracte au dernier moment.

Cependant, il est légitime de s’interroger sur la communication qui a précédé ces initiatives. Par deux fois, n’a-t-on pas vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué? Une erreur politique qui se paie cash et qui ne permet toujours pas, en 2023, à toute une région, de clore sereinement ce triste chapitre que représente la fermeture de Caterpillar.

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