Ceci n’est pas une crise…

En utilisant un ton un tantinet criard et inhabituel, le président du PS, Paul Magnette, a réaffirmé sa menace de recourir à une majorité alternative pour approuver la création d’un master de médecine à l’UMons et à l’UNamur si le MR continue à s’y opposer.

Et il n’a pas fallu patienter longtemps pour apprendre que des contacts sérieux ont été entrepris entre PS, Écolo et Les Engagés pour avancer sans le MR sur ce dossier.

Douze heures plus tard, Georges-Louis Bouchez, le président du MR, est sorti d’un inhabituel silence sur le plateau de Jeudi en prime.

Interrogé sur sa volonté de blocage, le président des libéraux a choisi de calmer le jeu, en précisant que des négociations étaient en cours au niveau du gouvernement et qu’il fallait trouver "un chemin permettant de satisfaire tout le monde".

Entre ces deux déclarations, des dizaines de messages ont été échangés dans les états-majors des partis politiques. Certains espérant une nouvelle montée des tensions entre socialistes et libéraux, d’autres priant pour qu’une nouvelle escalade verbale entre les deux présidents n’atomise pas les majorités en place.

Depuis de nombreuses années, les finances régionales et communautaires sont dans le rouge.

Depuis des décennies, la Wallonie ne parvient pas à tourner la page des fermetures de ses sidérurgies et autres charbonnages qui ont longtemps fait sa gloire. Les ménages belges, sortant d’une crise sanitaire sans précédent, doivent désormais composer avec une forte inflation et la flambée des factures énergétiques.

Mais si la Belgique est le pays du surréalisme, ses électeurs méritent-ils de telles crispations et le risque d’une paralysie politique pour un dossier qui, fondamentalement, ne changera pas grand-chose à leur quotidien ?